Blockchain : que font les entreprises traditionnelles ? Partie 3

Alain Clapaud
Publié le 20 juin 2016 à 10h12
Pour comprendre la blockchain, la rédaction de Clubic publie chaque semaine, une partie d'un dossier portant sur cette technologie. Vous pouvez retrouver notre série :

La blockchain peut se définir comme une base de données décentralisée. Elle permet d'organiser des échanges entre personnes sans qu'une entité centrale ne régisse l'ensemble. Tous les nœuds du réseau (regroupant l'ensemble des échanges), sont exécutés de manière à ce que n'importe quel utilisateur dispose d'un accès au "code source" de la technologie. Parmi les applications de la blockchain, on retrouve le bitcoin mais également ethereum, une plateforme qui permet de programmer l'échange de n'importe quel type d'objet.


En France, s'il y a encore peu de start-up françaises dans le secteur de la blockchain, les grandes entreprises ne restent pas l'arme au pied. La concurrence est bien réelle et les sociétés sont de plus en plus nombreuses à expérimenter la technologie, à réfléchir aux modèles de développement de demain.

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Face à la concurrence émergente dans le secteur bancaire ou dans celui des assurances, de nombreuses entreprises françaises ont commencé à s'intéresser aux implications de la blockchain dans leur modèle économique, mais aussi à la façon dont elles pourraient tirer profit de la blockchain pour abaisser leurs coûts de fonctionnement.

En 2015, de nombreuses entreprises du CAC40 ont sollicité les consultants, se sont formées et ont participé à des conférences sur la blockchain afin de prendre la mesure du péril ou des opportunités que peuvent présenter pour elles cette nouvelle approche sur leurs marchés. De manière plus discrète, de nombreuses DSI ont lancé des PoC (Proof of Concept) limités pour évaluer les solutions actuellement sur le marché et juger de leur maturité et des possibilités.

Le secteur banque/assurance expérimente la blockchain avec la Caisse des Dépôts

Illustration de cet intérêt, le laboratoire d'innovation blockchain annoncé par le groupe Caisse des Dépôts en décembre 2015. L'objectif de ce laboratoire était de tester sur une période de six mois la blockchain ; il est ouvert à toutes les grandes entreprises françaises qui s'intéressent au sujet et a été lancé avec onze partenaires, dont AXA, BNP Paribas, la BPCE, la Banque Postale, le CNAM, CNP Assurances, le Crédit Agricole, le Pôle de compétitivité Finance Innovation.

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Parmi ceux qui apportent leur expertise dans le domaine, Blockchain Solutions et Paymium. « Nous menons diverses expérimentations pour plusieurs grands groupes français dans de multiples domaines » explique Gonzague Grandval, cofondateur de Paymium. « Il y a un vrai désir des entreprises de monter en compétence sur le sujet afin de bien en comprendre les implications et ce que cela peut changer pour eux. Nous faisons partie de l'initiative de la Caisse des dépôts et dans ce cadre nous allons démarrer un premier PoC sur le thème de l'identité numérique et de la connaissance client et sur lequel nous nous appuyons sur la blockchain bitcoin. Les participants ne sont pas encore tous en pointe sur le sujet, mais ils sont clairement mobilisés afin de comprendre ce que l'on peut faire, mettre les mains dans la technique et commencer à manipuler les concepts ».

BNP Paribas, l'entreprise française la plus en pointe sur blockchain

De l'avis unanime, une banque est actuellement la plus active dans la sphère blockchain en France, c'est BNP Paribas. La banque française fait partie du gigantesque consortium R3 depuis le mois de novembre 2015. Celui-ci réunit aujourd'hui 45 banques et institutions financières au niveau mondial afin de développer les solutions blockchain de demain. Outre cette participation internationale, BNP Paribas étudie activement en interne la technologie Blockchain. Adrien Lafuma consultant Blockchain pour BNP Paribas et cofondateur du Labo Blockchain souligne : « Nous travaillons aujourd'hui notamment avec plusieurs grandes banques dont BNP Paribas, la Banque de France et le Crédit Agricole ».

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Adrien Lafuma consultant Blockchain et cofondateur du Labo Blockchain intervient auprès de BNP Paribas, la Banque de France et le Crédit Agricole pour les aider à appréhender la technologie et ses implications.


Le rôle du Labo Blockchain est d'accompagner ces entreprises depuis la phase de formation/compréhension jusqu'à la mise en production, en passant par des Proof Of Concept et de la recherche et développement spécifique. « Entre 2014 et 2015 nous avons pu constater un changement de mentalité très significatif auprès des cadres et managers de BNP Paribas. Alors que le sentiment dominant était plutôt le doute en premier lieu, un an après, les participants étaient beaucoup mieux informés sur le sujet et beaucoup plus ouverts à imaginer des applications potentielles pour leurs métiers ».

Aujourd'hui les projets en cours d'étude sont très orientés sur les services B2B et interbancaires. La première application blockchain de BNP Paribas sera une plateforme de crowdfunding proposée via la startup Smart Angels. Elle devrait être mise en ligne début 2017.

Technologie d'avenir ou simple effet de mode ? La rédaction de Clubic Pro penche pour la première assertion. C'est pourquoi elle est partenaire du Blockchain Day, le salon regroupant l'ensemble des professionnels du secteur. Pendant une journée, Novaway et la Cuisine du Web à Lyon organisent en partenariat avec la rédaction une série de conférences dédiées.

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