Le réseau social a fait évoluer sa politique en matière de discours de haine, après avoir supprimé des centaines de milliers de vidéos depuis le début de l'année outre-Atlantique, vantant l'aspect familial de sa plateforme.
« Nous ne tolérons pas la haine sur TikTok ». Cette phrase peut résumer à elle seule l'esprit de la dernière prise de parole d'Eric Han. Le responsable de la sécurité de TikTok a publié un document sous forme de communiqué, jeudi 20 août, pour détailler les dernières mesures prises par l'application mobile de partage de vidéos pour lutter contre les contenus et les comportements haineux, pris très au sérieux par la division américaine de la filiale de ByteDance.
Un nettoyage en bonne et due forme
Alors que le géant ByteDance s'apprête à céder ses opérations américaines à une société de l'Oncle Sam (laquelle ? Microsoft ? Oracle ? Twitter ou une autre ?) dans les prochaines semaines, pour répondre au désir de Donald Trump qui soupçonne l'application d'espionner ses administrés pour le compte de la Chine, le réseau social est en train de montrer patte blanche. Sur place, TikTok s'active pour « nettoyer » sa plateforme de tous les contenus haineux.
Eric Han a annoncé que 380 000 vidéos ont été supprimées aux États-Unis rien que depuis le début de l'année, au motif d'avoir violé la politique en matière de discours de haine de la société. À cela, il faut ajouter un bannissement de la plateforme de 1 300 comptes, qui produisaient ou relayaient ces contenus, et la suppression de 64 000 commentaires considérés comme haineux.
« Nous avons une position de tolérance zéro à l'égard des groupes haineux organisés et de ceux qui leur sont associés, comme les récits qui se propagent ou sont liés à la suprématie blanche ou au nationalisme, à la suprématie masculine, à l'antisémitisme et à d'autres idéologies fondées sur la haine », explique le patron de la sécurité de TikTok US. En outre, le harcèlement racial, le déni des tragédies violentes, comme l'esclavage et l'Holocauste, ne sont aussi pas les bienvenus sur le réseau social chéri des jeunes, et de plus en plus utilisé par des familles.
TikTok veut agir de manière proactive sur les contenus haineux
Au début du mois, TikTok avait été épinglée par l'Anti-Defamation League (la Ligue antidiffamation, ou ADL). L'ONG américaine, qui lutte contre toutes les formes de discrimination et d'antisémitisme, avait affirmé que l'application contribuait à répandre la suprématie blanche et les discours de haine antisémite.
En plus de la suppression des vidéos, commentaires et comptes qui véhiculent la haine, TikTok a détaillé les dernières modifications apportées concernant sa politique en la matière. Eric Han a d'abord rappelé, nous le disions, avoir étendu les dispositions associées au code de conduite à respecter. Et le réseau travaille activement à « détecter et supprimer de manière proactive » les contenus haineux, avant même qu'ils puissent être diffusés à la communauté.
Si TikTok fait preuve ici d'une certaine honnêteté et transparence en affirmant ne pas atteindre encore un taux de réussite de 100% « dans la capture de chaque contenu ou comportement haineux », la plateforme révèle avoir mis en place un système de filtre basé sur des mots clés, par exemple le « Heil Hitler », qui en cas de recherche, supprimerait automatiquement le contenu aux yeux de l'utilisateur, et le redirigerait directement vers son règlement. « Ce n'est pas une solution à toute épreuve, mais nous nous efforçons d'appliquer rapidement cette approche aux groupes haineux lorsqu'ils émergent », affirme Eric Han.
Face à une croissance impressionnante (TikTok US compte environ 100 millions d'utilisateurs aux États-Unis, soit près d'un utilisateur sur trois, et une majorité d'adolescents), TikTok semble avoir pris la mesure des conséquences que la plateforme peut avoir sur la société, si ses contenus ne sont pas modérés.
Source : communiqué TikTok