© Dima Rogachevskiy/Unsplash
© Dima Rogachevskiy/Unsplash

À la suite de l’explosion survenue à Istanbul ce 13 novembre, les autorités turques ont décidé de grandement restreindre l’accès aux plus importants réseaux sociaux du pays. 

L’explosion, qualifiée d’attentat par les autorités, s’est produite dans la très fréquentée avenue Istiklal. Elle a causé la mort de huit personnes et en a blessé 81. 

La plupart des fournisseurs internet turcs touchés

Peu de temps après l’attaque, plusieurs personnes sur place ont affirmé qu’elles ne pouvaient plus accéder à plusieurs plateformes de réseaux sociaux, à l’instar d’Instagram, Twitter, Facebook, YouTube et Telegram

« Les mesures en temps réel de NetBlocks montrent que les réseaux sociaux et les plateformes de communication Twitter, Instagram, Facebook, YouTube et certains serveurs Telegram ont été restreints à partir de dimanche après-midi. La mesure a été initialement mise en œuvre sur le principal opérateur de réseau Turk Telekom, puis étendue à la plupart des principaux fournisseurs d'accès à Internet. Les mesures sont prises à partir d'un ensemble initial de 50 points d'observation à travers le pays et corroborent les rapports des utilisateurs sur l'indisponibilité du service », explique NetBlocks, organisation qui surveille les agissements en ligne. 

Le ban a été décidé par le Conseil suprême de la radio et de la télévision turque (RTÜK) pour empêcher la propagation d’images liées à l’explosion, et éviter la panique et les émeutes, ainsi que le partage d'informations qui pourraient aider les groupes terroristes. L’accès est désormais en train d’être rétabli. 

Les craintes d’une censure à grande échelle dans le pays

Cette décision des autorités rappelle la loi récente sur la désinformation instaurée en Turquie et faisant craindre une censure de grande ampleur. Celle-ci sanctionne jusqu’à trois ans de prison les plateformes ou journalistes ayant propagé des fausses informations susceptibles de semer la panique et de mettre en danger les forces de sécurité ou la santé générale de la société turque. 

Une coalition de 22 organisations de défense de la liberté de la presse a déclaré que le projet de loi « fournit un cadre pour une censure étendue de l'information en ligne et la criminalisation du journalisme, ce qui permettra au gouvernement de soumettre et de contrôler davantage le débat public à l'approche des élections générales en Turquie en 2023 ».