Quelques heures avant que les P.-D.G. de Facebook, Google, Amazon et Apple ne soient auditionnés par les députés du comité antitrust américain, TikTok a lancé un défi de transparence à ses concurrents.
Dans un article de blog, le P.-D.G. du célèbre réseau social, Kevin Mayer, a proclamé que toutes les plateformes devraient « divulguer leurs algorithmes, leurs politiques de modération et leurs flux de données aux régulateurs ».
Reconquérir les États-Unis
Le dirigeant promet ainsi plus de transparence pour sa plateforme et met ses concurrents au défi de faire de même. Il ajoute : « Nous n'attendrons pas l'arrivée de la réglementation, à la place, TikTok a fait le premier pas en lançant un centre de transparence et de responsabilité pour la modération et les pratiques de données. Les experts peuvent observer nos politiques de modération en temps réel et examiner le code qui anime nos algorithmes ».
TikTok se donne ici le beau rôle, estimant : « Cela nous donne une longueur d'avance sur l'industrie et nous encourageons les autres à faire de même ».
Pour l'application, qui a déjà été pointée du doigt pour sa censure et pour son manque de protection de données des utilisateurs, il s'agit en fait de revenir dans les bonnes grâces des États-Unis. Le pays s'inquiétant de ses liens avec sa société mère, l'entreprise chinoise ByteDance, il envisage son interdiction.
10 000 emplois promis, et une réponse à Facebook
Pour convaincre, TikTok insiste sur différents points, la promesse d'une transparence accrue n'étant que le premier d'entre eux. La société affirme que ses « politiques de contenu et de modération sont dirigées par notre équipe basée aux États-Unis en Californie et ne sont influencées par aucun gouvernement étranger ».
L'enseigne avance également des arguments économiques et déclare être sur le point de créer 10 000 nouveaux emplois aux États-Unis. Elle a présenté il y a quelques jours son Creator Fund, un fonds censé aider les créateurs. Actuellement doté de 200 millions de dollars, TikTok affirme que ce fonds représentera 1 milliard de dollars dans les trois prochaines années.
Elle se défend enfin face à ses concurrents et donne un nom. Kevin Mayer déclare ainsi : « Chez TikTok, nous apprécions la concurrence. Nous pensons qu'une concurrence loyale nous rend tous meilleurs. […] Mais concentrons nos énergies sur une concurrence loyale et ouverte au service de nos consommateurs, plutôt que sur les attaques calomnieuses de notre concurrent - à savoir Facebook - déguisées en patriotisme et destinées à mettre fin à notre présence même aux États-Unis ».
En fin de compte, il semble que tout le monde doive effectivement faire ses preuves en matière de transparence et de protection des données. Même l'Union européenne est désormais mise sur le banc des accusés par… Facebook.