Ce lundi 16 septembre marque le début du procès qui oppose TikTok au département de la Justice (DoJ) américain. Objectif pour l'application chinoise : ne pas être interdite aux États-Unis, son plus important marché international avec plus de 170 millions d'utilisateurs.
En avril, les États-Unis promulguaient une loi forçant la maison mère de TikTok, ByteDance, à vendre la plateforme à une entité américaine sous peine d'interdiction. Les décideurs, invoquant un risque majeur pour la sécurité nationale, affirment que l'application chinoise transmet les données personnelles des utilisateurs américains au Parti communiste chinois. Ils la soupçonnent aussi d'être un vecteur de campagnes de désinformation orchestrées par Pékin.
De son côté, TikTok a déposé plainte pour empêcher son interdiction. La société affirme que la législation va directement à l'encontre du premier amendement de la constitution américaine, qui garantit la liberté d'expression.
Les créateurs du côté de TikTok
Le procès va se tenir dans une cour d'appel à Washington D.C., où les représentants du réseau social seront accompagnés par 8 créateurs, dont un éleveur du Texas et un boulanger du Tennessee. Ils vont faire part de l'importance de TikTok pour leur activité, leur permettant de commercialiser leurs produits et d'atteindre un nombre considérable de consommateurs.
Les défenseurs de la liberté d'expression devraient aussi monter au créneau. Car selon eux, la loi risque d'avoir des répercussions désastreuses dans les pays totalitaires. « Nous ne devrions pas être surpris que les gouvernements répressifs du monde entier citent ce précédent pour justifier de nouvelles restrictions au droit de leurs propres citoyens d'accéder à l'information, aux idées et aux médias étrangers », alerte Xiangnong Wang, avocat au Knight First Amendment Institute de l'université de Columbia.
De même, la véracité des accusations à l'encontre de TikTok est remise en question : le gouvernement n'a pas donné de preuves tangibles ou d'exemples concrets de ce qu'il reproche à la plateforme.
La liberté d'expression, le nerf de la guerre
Selon James Lewis, du Center for Strategic and International Studies à Washington, un cercle de réflexion, d'influence et de conseil américain en matière de politique étrangère, l'issue de l'affaire se jouera sur une notion bien précise. « Le point clé est de savoir si le tribunal acceptera que le fait d'exiger la cession (Ndlr : de TikTok et ByteDance) ne réglemente pas la liberté d'expression ». Le premier amendement étant fondamental dans la législation du pays, sa possible remise en cause serait proscrite.
Il est encore difficile de savoir de quel côté la balance penchera, et le verdict pourrait être connu dans de longs mois tant l'affaire est complexe. Pour sa part, TikTok se prépare au pire. L'entreprise serait en train de créer un code clone de son application, spécifiquement dédié aux États-Unis. De cette manière, elle pourrait continuer d'opérer dans le pays sans être liée à l'entité chinoise.
- Interactions faciles
- Réseau social engageant
- Très divertissant
Source : BBC