© European Payments Council
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Le Request To Pay est entré en vigueur le 15 juin 2021. Il ne s'agit pas d'un nouveau moyen de paiement, mais bien d'un moyen de demander une initiation de paiement, une sorte de solution renforçant la confiance et la sécurité des opérations entre le payeur et le payé.

En vigueur depuis le mardi 15 juin, le Request To Pay (RTP), que l'on peut traduire par « requête de paiement », se présente comme une fonctionnalité de messagerie destinée à compléter le paiement instantané, qui s'est démocratisé ces dernières années. Chapeauté par le Conseil européen des paiements, ce nouveau service n'est pas un moyen ni un instrument de paiement. Il est conçu comme étant un moyen de demander une initiation de paiement, avec la prise en charge du processus de bout en bout. Expliquons cela plus en détail.

Le Request To Pay, un processus sécurisé de bout en bout

Le Conseil européen des paiements décrit le Request To Pay comme un complément au flux de paiement. Il prend en effet en charge le processus de bout en bout et se situe entre deux extrémités : entre la transaction commerciale et le paiement. Plus précisément, le service est basé sur la norme ISO 20022, et peut se présenter comme un schéma de messagerie et nouvelle solution pour demander un paiement.

De façon structurelle, le RTP vient s'insérer dans un processus de paiement qui compte désormais sept étapes :

  1. D'abord, le payeur et le payé démarrent le processus de la transaction d'un bien ou d'un service, que ce soit en physique en ligne.
  2. Ensuite, le payé livre au payeur les informations nécessaires : montant de la transaction, dates de validité et d'exécution de la demande. C'est à ce moment-là qu'il initie le Request To Pay.
  3. Le payeur est informé par le biais d'une notification. Il doit alors s'identifier auprès de sa banque.
  4. Le payeur autorise l'émission du paiement. On est ici dans la phase suivante : celle de l'acceptation ou du refus.
  5. Le commerçant obtient la confirmation d'acceptation du RTP, et le paiement peut s'engager.
  6. La banque du payeur lance un virement instantané vers la banque du payé.
  7. Et le service est fourni, l'affaire conclue.
Le parcours d’encaissement avec les services Request-to-pay de WL Bill Pay & Match (© Wordline)
Le parcours d’encaissement avec les services Request-to-pay de WL Bill Pay & Match (© Wordline)

Un service qui avantage à la fois les payeurs et les payés

Commerce physique et en ligne, encaissement de facture électronique ou paiement de personne à personne, plusieurs cas d'usages ont déjà été identifiés. Qu'il s'agisse du paiement sans contact du commerçant vers le mobile du consommateur (par QR-code, Bluetooth ou NFC), de tout type d'encaissement dans la grande distribution ou de particulier à particulier, du paiement d'une facture, ou du règlement de ses impôts, on cherche souvent l'immédiateté du virement.

La solution du virement SEPA, elle, ne respecte pas, en l'état, les garanties nécessaires à satisfaire cette exigence de l'instantanéité. Le Request To Pay pourrait ainsi s'ériger en standard sur le marché global du paiement. Et les avantages du RTP sont nombreux.

Au niveau de l'expérience utilisateur, le payeur ou client pourra apprécier le dialogue direct avec le payé ou l'émetteur de factures. Les paiements pourront être instantanés, sécurisés. Ils pourront aussi être plus facilement échelonnés, avec des litiges entre payeurs et payés qui pourraient être moins courants. Mais convaincre les Français, très attachés aux modes de paiement actuels, ne sera pas une mince affaire. Les banques, à la recherche de nouvelles sources de revenus, trouveront peut-être les arguments.