Présenté en même temps que la tablette Kindle Fire d'Amazon, le nouveau navigateur Silk fait beaucoup parler depuis, en raison de son fonctionnement assez indiscret. Face aux inquiétudes et aux critiques, le cybermarchand s'est exprimé.
C'est le site de l'Electronic Frontier Foundation qui publie un billet mettant en avant les précisions apportées par Amazon au sujet de Silk. Pour rappel, ce navigateur, destiné en premier lieu à la tablette Kindle Fire, stocke le cache de la navigation de l'utilisateur sur les serveurs cloud d'Amazon pour accélerer l'affichage des pages.
En d'autres termes, Amazon conserve une trace de la navigation sur ses serveurs, ce qui est associé par beaucoup à des données confidentielles. Dès lors, l'aspect intrusif de Silk fait débat, même si l'intention paraît louable à la base.
« Notre discussion avec Amazon a apaisé beaucoup de nos préoccupations majeures » indique néanmoins l'EFF, très à cheval sur la protection des consommateurs. « Le mode d'accélération via le cloud est activé par défaut, mais Amazon nous a assuré qu'il sera facile de le désactiver sur la première page des paramètres du navigateur » ajoute la fondation. Une fois la modification effectuée, Silk fonctionne comme n'importe quel autre navigateur.
D'autres précisions sont également données : Amazon ne peut pas intercepter le trafic chiffré, et donc les connexions en HTTPS ne seront jamais accélérées pour cette raison. L'entreprise assure également que les données enregistrées sur ses serveurs distants sont anonymes : en cas de connexion sur un site, seul un « jeton » est conservé de sorte à identifier la session, pendant une durée de 30 jours. Aucune information concernant le mot de passe et l'identifiant ne sont accessibles.
Quelques inquiétudes subsistent
Malgré le ton rassurant du billet de l'EFF, quelques doutes subsistent, notamment du côté des informations parfois contenues dans les URL elles-mêmes. Un élément d'ailleurs présent sur le site d'Amazon, dont les longues adresses peuvent contenir des informations sur l'utilisateur, et faciliter son identification. Et ce n'est pas le seul : « Etant donné la pratique courante utilisée par les moteurs de recherche, qui consiste à mettre les termes de requête dans l'URL en tant que paramètre, Amazon pourrait disposer d'une base de données des historique de recherche des utilisateurs ».
En définitive, si Amazon se veut rassurant concernant ses pratiques, les soucis en matière de confidentialité pourraient venir de l'extérieur de la firme en elle-même. Le cas échéant, le débat concernant le manque de discrétion de Silk pourrait prendre de l'ampleur. La tablette Kindle Fire sera disponible aux Etats-Unis à partir du 15 novembre prochain et elle n'est pour l'instant pas prévue en France.