IPod Photo (2004) : la vidéo sur un iPod ? Jamais !

David Shayer, un ancien ingénieur logiciel d'Apple ayant développé l'iPod, révèle avoir été commissionné sur une version spéciale de l'appareil destinée au gouvernement américain.

Le projet, qui lui a été assigné en 2005, était top secret et n'a jamais abouti. Cette version spéciale avait pour but d'être bien plus qu'un simple lecteur de musique.

Seulement quatre personnes impliquées chez Apple

Pendant 18 ans, David Shayer a travaillé chez Apple, où il occupait le rôle d'ingénieur logiciel dans le développement de l'iPod, le lecteur de musique devenu un succès planétaire. Il a récemment révélé qu'en 2005, ses tâches ont été modifiées, puisque le directeur logiciel de l'iPod lui a proposé une « mission spéciale ». Plus précisément, il s'agissait de « construire un iPod spécial [avec] deux ingénieurs du Département américain de l'énergie ».

Les deux ingénieurs appartenaient à l'entreprise Bechtel, un sous-traitant du gouvernement américain. Shayer révèle que seulement quatre personnes étaient au courant au sein de la firme de Cupertino : lui, le directeur logiciel de l'iPod, le vice-président de la division iPod, et le vice-président senior du département Hardware. Outre cet aspect top secret, c'est la manière dont le contrat était rempli par Apple qui avait étonné Shayer : « Ce n'était pas une collaboration avec Bechtel, avec contrat et paiement ; c'était Apple qui faisait une faveur en dessous-de-table pour le Département de l'énergie ».

Plus près d'un « compteur Geiger furtif » que d'un iPod

Bechtel n'a jamais reçu le code source de l'iPod et pourtant, Shayer explique que l'entreprise a réussi à concevoir une copie du système d'exploitation de l'appareil, qui pouvait être installé en parallèle de l'OS original. De là, planqué dans une partition cachée sur le disque dur, il permettait à l'iPod d'être utilisé sur un ordinateur sans être détecté comme un appareil modifié. Une fonctionnalité cachée pour lancer et arrêter les enregistrements avait également été ajoutée.

Shayer reconnaît que cela a pu être fait parce que Apple n'avait pas protégé numériquement l'OS de l'iPod de cinquième génération, ce qui a été fait dès les premiers Nano, sortis juste après. Mais selon lui, le Département de l'énergie avait des projets visant à faire de l'iPod « un compteur Geiger furtif. Vous pouviez marcher dans une ville, écouter vos musiques tout en enregistrant des preuves de radioactivité, en cherchant de l'uranium de contrebande ou volé, et des preuves de développement d'une bombe, sans que la presse ou le public n'ait vent de ce qui se passait ». L'ingénieur révèle enfin que des détails seront difficiles à retrouver concernant ce projet, puisque tous les échanges ont eu lieu de vive voix afin qu'aucune trace écrite ne subsiste.

Source : Independant