Google et Apple ont demandé aux dévelopeurs d'applications de retirer les portions de code émanant de X-Mode Social afin de protéger la vie privée des utilisateurs. X-Mode Social répertorie et revend les données de géolocalisation.
X-Mode a un modèle économique bien particulier. La société propose aux développeurs d'embarquer une portion de code aux sein de leurs applications. En tâche de fond, ce dernier répertorie l'ensemble des données de géolocalisation et les revend à des tiers. Cela permet par exemple d'organiser des campagnes marketing géolocalisées. Les développeurs acceptant d'intégrer ce code reçoivent en échange une commission sur les ventes effectuées par X-Mode en fonction de leur base d'utilisateurs respective.
Des positions fermes chez Google et Apple…
Selon The Verge, via le Wall Street Journal, Google et Apple entendent bannir cette pratique. Apple aurait ainsi donné aux développeurs deux semaines pour retirer le kit de développement de X-Mode et Google a mis en place une échéance d'une semaine avec la possibilité de l'étendre jusqu'à 30 jours.
Par la suite, les éditeurs ne respectant pas cette nouvelle politique verront leurs applications tout simplement retirées de l'App Store et du Play Store. À l'heure actuelle, 400 applications seraient concernées. Elles rassembleraient au total plus de 60 millions d'utilisateurs actifs.
Sur son site, X-Mode explique que sa technologie permet de faire le lien entre une campagne effectuée sur Facebook par une marque spécifique et la visite de l'utilisateur au sein d'une boutique de cette même marque. L'un de ses clients, Upsie, souhaite de son côté savoir quels utilisateurs sont sortis d'un Apple Store ou d'une boutique d'électronique avec un nouveau smartphone afin de leur vendre un programme de garantie étendue. Un autre cas d'usage vise à déterminer qui est passé devant une boutique physique pour recibler cette personne avec une publicité en ligne.
… pour évincer un concurrent ?
Depuis quelque temps, Apple et Google mettent en place des politiques plus strictes. Chez Apple, les développeurs sont désormais obligés de détailler chacune des données utilisateurs renvoyées et d'expliquer le but précis de cette collecte.
Il n'en reste pas moins que les deux géants entretiennent également une position relativement floue sur ce secteur. En 2016, Google avait commencé l'intégration de publicités directement au sein de Google Maps. Les détenteurs d'une boutique physique peuvent ainsi mettre une promotion en avant lorsque les internautes effectuent une recherche concernant l'un des produits ou services qu'ils commercialisent. Et bien entendu, elles sont facturées par Google au coût par clic.
Certains, comme Facebook, estiment qu'Apple entretient une position hypocrite en collectant un identifiant unique pour chaque iPhone, une pratique interdite dans l'UE. Avec cet identifiant - IDFA - les annonceurs pourraient très clairement suivre leurs campagnes publicitaires et cibler en priorité les utilisateurs de la marque à la Pomme tout en prenant en compte leur géolocalisation.
Source : The Verge