En France, si. L’article L122-5 alinéa 2 du CPI exclu du cadre de la copie privée les copies de logiciels réalisées pour une raison autre que la sauvegarde : " à l’exception des copies des oeuvres d’art destinées à être utilisées pour des fins identiques à celles pour lesquelles l’oeuvre originale a été créée et des copies d’un logiciel autres que la copie de sauvegarde établie dans les conditions prévues au II de l’article L. 122-6-1."
Or installer macOS sur un ordinateur, quelqu’il soit, c’est en réaliser une copie. Il faut donc l’autorisation de l’auteur.
L’article L122-6 alinea 1 dit même explicitement que l’installation d’un logiciel ne peut se faire qu’avec l’autorisation de l’auteur : « Dans la mesure où le chargement, l’affichage, l’exécution, la transmission ou le stockage de ce logiciel nécessitent une reproduction, ces actes ne sont possibles qu’avec l’autorisation de l’auteur ».
Et l’alinea 2 du même article dit que l’auteur est habilité à autoriser la modification (et donc, par défaut, elle n’est pas autorisée).
Le L126-1 alinea I paragraphe 1 précise que si quelqu’un à le droit d’utiliser le logiciel, l’auteur ne peut lui interdire d’en faire une copie ou de le modifier si c’est nécessaire à l’utilisation. Ce point pourrait éventuellement faire croire que dès lors qu’on a acheté macOS (donc le droit de l’utiliser), on a le droit de le modifier… mais le paragraphe 2 renverse ça aussi sec, en autorisant l’auteur à restreindre via contrat les conditions dans lesquelles l’utilisateur a le droit de faire une copie ou des modifications. Et c’est exactement ce que fait Apple avec son contrat de licence, qui restreint les modalités de copie (la copie pour exécution ne peut se faire que sur un Mac) et de modification (le contrat interdit toute modification).
Pour pouvoir utiliser macOS sur un ordinateur non Apple, il faudrait en fait une machine capable d’exécuter directement l’OS à partir d’un support original fourni par Apple (pour ne pas avoir à en faire une copie), sans même le charger en RAM… (la petite portion du code chargée à un instant t dans le CPU pouvant à la limite relever du droit de citation).
Après, ça c’est la théorie. En pratique, tant que ça reste un usage strictement personnel, même si c’est illégal, Apple n’attaquera jamais. Elle n’aurait rien à y gagner (le type qui s’est fait attaquer par Apple, y a plus de chances que ça le pousse à renoncer à utiliser des produits Apple qu’à en acheter encore plus…) et tout à y perdre (en termes d’image, d’abord, à cause du côté « grosse boite qui attaque un petit particulier », mais aussi en termes financier, parce qu’un utilisateur de hackintosh a de bonnes chances de rapporter quand même un peu d’argent à Apple, en utilisant des services Apple sur son hackintosh, en utilisant des accessoires et des périphériques Apple, etc…).