En ce moment, il fait véritablement bon être un adepte de littérature de science-fiction classique. Alors que bien des adaptations prometteuses sont actuellement en chantier, et après la très solide version cinéma de Dune par Denis Villeneuve, difficile de bouder son plaisir devant l'adaptation en série de Fondation par Apple TV+.
Les deux premiers épisodes diffusés semblent en tout cas tenir leurs promesses, mais il faudra attendre les prochaines semaines pour la suite de la première saison, qui en comptera 10.
Une intro qui pose les… Fondations
Ma lecture du cycle de Fondation d'Isaac Asimov remonte à de nombreuses années, et mes (bons) souvenirs en sont assez flous. Dès l'annonce d'Apple TV+, il m'a toutefois paru évident que l'adaptation de cette œuvre culte en série serait un projet très difficile à réaliser, à la limite de l'impossible. Les romans sont en effet extrêmement touffus, peu chargés en action pure voire en personnages, rendant l'ensemble très bavard au risque d'apparaître assez indigeste à la télévision.
Pourtant, les deux premiers épisodes de la série m'ont déjà bien montré le contraire…
Dans les (très) grandes lignes, Fondation se déroule dans un très lointain futur où Hari Seldon (incarné par le sobre Jared Harris de Chernobyl) est un psycho-historien qui, par un savant travail à base de mathématiques, prédit la chute de l'Imperium et de la galaxie, dans quelques centaines d'années. L'empereur, froid et sans pitié, (incarné par le très convaincant Lee Pace de Halt and Catch Fire) l'autorise pourtant, lui et sa protégée Gaal Dornick (Lou Llobell) à créer une Fondation sur une planète isolée pour y conserver tout le savoir de l'humanité afin d'adoucir cette chute inévitable.
Apple pourrait bien tenir sa grande série de SF
Durant les plus de 2 heures que durent les deux premiers épisodes, Fondation installe avec justesse et clarté son univers, ses grands concepts, et les événements qui mènent à la création de la Fondation. Le développement des personnages est forcément un peu en retrait (d'autant qu'il y a quelques bonds temporels importants), mais l'intrigue décolle toute seule malgré tout. Quelques petites touches d'action permettent également d'empêcher l'ensemble d'être trop plat et soporifique comme redouté.
Le plus impressionnant, au-delà de ce travail d'adaptation qui pour le moment fonctionne et donne envie de voir la suite, est assurément la partie visuelle. À l'instar de Gaal qui met pour la première fois le pied en dehors de sa planète natale, le spectateur est assaillit en permanence de moments de découvertes suscitant des « wow » intempestifs, tant chaque décor, paysage et effet spécial est impressionnant, donnant corps et vie à la série. Apple a investi les moyens nécessaires et la réalisation ne vient rien gâcher du travail des équipes talentueuses de David S. Goyer.
Alors, on regarde ?
Impossible de savoir dans quelle direction scénaristique elle ira ni si Fondation tiendra la distance, mais tous les espoirs sont permis après les deux premiers épisodes diffusés. À l'instar de Dune, cette adaptation par Apple TV+ installe avec brio son univers passionnant grâce à une narration intelligente et maîtrisée, un casting aux petits oignons et une partie technique irréprochable pour ne pas dire époustouflante. Jusqu'ici, le Plan se déroule à merveille.