Près de sept mois après le déploiement de l’App Tracking Transparency (ATT) sur iOS, certaines applications continuent de suivre les activités des utilisateurs en exploitant une faille dans les règles d’utilisation du système d’Apple.
« L’App Tracking Transparency vous permet de choisir si une application peut suivre votre activité sur les applications et sites web d'autres entreprises à des fins de publicité ou de partage avec des courtiers en données », écrit Apple sur son dispositif, largement promu pour mettre en avant la sécurité des appareils iOS.
Une définition trop floue
Selon le média The Information, l’ATT n’est toutefois pas fiable à 100 %. Bien que 80 % des utilisateurs aient refusé le suivi pour au moins une application, Snapchat continuerait de traquer ses millions d’usagers et de cibler ses publicités. Pour y parvenir, le réseau social exploite une définition floue présente dans la description de la fonctionnalité.
Les règles d'Apple disposent en effet que les pratiques de suivi interdites comprennent la mise en relation des « données relatives à l'utilisateur ou à l'appareil » d'une application avec des informations similaires provenant d'autres applications afin de mieux cibler les publicités ou de mesurer leur efficacité. Cependant, la notion de mise en relation n’est pas définie par la firme de Cupertino. Snapchat a ainsi créé une alternative baptisée Advanced Conversations lui permettant de « recevoir des informations détaillées de la part des sociétés de publicité sur les activités des utilisateurs individuels de l'iPhone ». Avec ces informations, Snapchat peut savoir si les publicités sont efficaces.
La plateforme assure que cette manière de faire ne viole pas l’App Tracking Transparency, car « les personnes qui ont vu une publicité sur Snapchat et les choses qu'elles ont fait dans d'autres applications par la suite sont brouillées grâce au cryptage, de sorte qu'elles ne peuvent pas être reliées à un individu », explique le média.
Google et Facebook également dans le coup
Des méthodes similaires, qui permettent également de récupérer et d'analyser les données liées à la publicité et d’en fournir les résultats aux annonceurs, ont été mises en place par Google et Facebook. Pour rappel, la firme de Mark Zuckerberg s’était montrée très véhémente à l’encontre de l’ATT. Elle avait en effet affirmé qu’elle représentait une menace pour les petites entreprises et était allée même jusqu’à menacer Apple de poursuites judiciaires.
De son côté, la marque à la Pomme déclare que l'entreprise a « reçu un fort soutien des défenseurs de la vie privée et des régulateurs », et affirme que « les données d'un utilisateur lui appartiennent et qu’il devrait pouvoir décider s'il veut partager ses données et avec qui ». Selon Brian Bowman, P.-D.G. de l’entreprise spécialisée en marketing consumer acquisition, les annonceurs ont perdu entre 15 et 20 % de leurs revenus depuis l’arrivée de l’ATT.
Sources : The Information, 9to5Mac