Dès le mois de septembre, Google offrira aux détenteurs européens d’un appareil Android plus de choix pour leur moteur de recherche par défaut. Une initiative longuement attendue par la concurrence.
La firme de Mountain View a longtemps utilisé le système d’exploitation Android pour asseoir la domination de son moteur de recherche.
Mise en place d’un système d’enchères en 2019
En 2018, la Commission européenne a d’ailleurs infligé à Google une amende record de 2,42 milliards d’euros pour pratiques anticoncurrentielles. Il lui était notamment reproché de faire du Search le moteur de recherche par défaut sur les différents navigateurs internet présents sur Android. En sachant que près de quatre smartphones sur cinq sont équipés du système d’exploitation made in Google dans le monde, cela laissait effectivement très peu de place à la concurrence.
Le géant du Web a donc décidé de changer son fusil d’épaule en 2019 en offrant le choix aux utilisateurs parmi quatre moteurs de recherche, le sien faisant bien entendu partie du lot. Petit bémol toutefois, il a mis en place un système d’enchères pour les plateformes souhaitant être mises en avant : celles qui déboursent le plus d’argent sont proposées aux utilisateurs Android, avec un renouvellement à chaque trimestre. Cette démarche a causé la colère des concurrents de Google, à l’instar de DuckDuckGo ou d’Ecosia.
Mais, dans un billet de blog publié le 8 juin, Google a fait une annonce qui va changer la donne.
Les moteurs de recherche n’auront plus à payer pour apparaître sur Android
« À la suite des commentaires de la Commission, nous apportons quelques modifications finales à l'écran multi-choix (NDLR : l’écran affichant les moteurs de recherche), notamment en rendant la participation gratuite pour les fournisseurs de moteurs de recherche éligibles. Nous allons également augmenter le nombre de fournisseurs de services de recherche affichés à l'écran. Ces modifications entreront en vigueur à partir du mois de septembre de cette année sur les appareils Android » a déclaré Oliver Bethell, directeur de la compétition chez Google.
Ainsi, les utilisateurs européens pourront choisir parmi 12 moteurs de recherche par défaut sur leur appareil Android au lieu de 4. « Les services de recherche générale admissibles ne seront pas facturés, que ce soit pour la participation à l'écran de choix révisé ou lorsqu'un utilisateur sélectionne ses services à partir de l'écran de choix » assure la firme.
La concurrence est (presque) satisfaite
Les moteurs de recherche alternatifs ont salué cette nouvelle : « Avec cela, nous avons quelque chose qui ressemble à des règles du jeu équitables sur le marché. Les fournisseurs de services de recherche ont désormais la possibilité de se livrer à une concurrence plus loyale sur le marché Android, en fonction de l'attrait de leur produit, plutôt que d'être exclus par un comportement monopolistique » a affirmé le P.-D.G. d’Ecosia, Christian Kroll.
Du côté de DuckDuckGo, l’avis est plutôt mitigé : « Google fait maintenant ce qu'il aurait dû faire il y a trois ans : un menu de préférences de recherche gratuit sur Android au sein de l'UE. Cependant, cela devrait être mis en place sur toutes les plateformes, par exemple aussi sur le desktop de Chrome, accessible à tout moment, c'est-à-dire pas seulement lors d'une réinitialisation d'usine, et dans tous les pays » a tweeté le P.-D.G. de la firme, Gabriel Weinberg.