C'est une petite victoire pour Microsoft. Google vient de dévoiler à quoi ressemblera l'assistant d'installation des moteurs de recherche tiers entre octobre et décembre. Ce ballot screen a été rendu obligatoire par la Commission Européenne en 2018.
Dans 13 pays de l'Union Européenne, dont la France, Google devra proposer, en autres, l'installation du moteur de recherche Bing développé par Microsoft.
Une opportunité pour Microsoft
Selon les chiffres de Statcounter, en France, Bing ne disposerait sur mobile que d'une part de marché de 0,67 % derrière Ecosia (0,8 %) DuckDuckGo (1,22 %) et bien entendu Google à 96,04 %. Sur ordinateur, Bing est en seconde place avec 8,9 %.
Pour Microsoft, ces trois prochains mois pourraient donc être l'occasion de gagner quelques points sur le marché de la recherche mobile, d'autant que cette période (jusqu'au 31 décembre) inclut les fêtes de fin d'année et la perspective de voir de nombreux smartphones au pied du sapin.
En France, via ce ballot screen, Google proposera également de configurer les moteurs PrivacyWall et Info.com. Notons que cet écran est mis à jour tous les trimestres et fonctionne sur le principe des enchères. Dans d'autres pays, selon leur stratégie et leur part de marché locale, les acteurs de la recherche mettent le prix pour figurer sur cet écran d'installation. C'est par exemple le cas de GMX en Estonie ou en Grèce, DuckDuckGo en Bulgarie ou en Croatie ou encore du moteur Qwant au Luxembourg.
Un passif entre Microsoft et Google
Les deux géants se sont mutuellement accusés d'entretenir un abus de position dominante sur leur marché respectif.
En 2010, la Commission Européenne avait obligé l'éditeur de Redmond à retourner jusqu'en 2014 le fameux ballot screen permettant au consommateur de choisir un navigateur alternatif à Internet Explorer. Face à la dominance de Microsoft sur ce marché, Google avait fait partie des plaignants aux côtés d'Opera Software ou de Mozilla Firefox.
Sur le marché de la recherche en ligne, cette fois, c'est Microsoft qui avait déclaré la guerre à Google pour sa position dominante. En 2018, les autorités de Bruxelles avait ainsi obligé le développement d'un écran similaire sur Android pour donner davantage de visibilité aux fournisseurs de services de recherche alternatifs.
Depuis l'arrivée de Satya Nadella à la tête de Microsoft, la société a abandonné tout projet de développement d'OS mobile alternatif. L'entreprise compte désormais tirer parti de la popularité d'Android. Elle y développe son écosystème par le biais d'applications formant une porte d'entrée vers ses services de souscription tel que Microsoft 365. Alors dans le cadre de ces enchères sur Android, l'éditeur n'a pas hésité à mettre la main au portefeuille pour donner un coup de pouce à Bing dans certains pays.
Source : Engadget