Le géant Google s'est vu infliger une amende record de 98 millions de dollars en Russie, vendredi, pour ne pas avoir respecté des injonctions de modération. Le groupe Meta (Facebook) a aussi été sanctionné.
La sanction est tombée pour Google, condamné vendredi en Russie à une amende de 7,2 milliards de roubles (98 millions de dollars ou 87 millions d'euros). Sur place, la firme de Mountain View a été condamnée à une amende record par la justice russe pour ne pas avoir supprimé du contenu jugé illégal. Les sanctions s'enchaînent pour le géant américain en Russie et d'autres, comme Meta, vont aussi devoir passer à la caisse pour des faits similaires.
Des sanctions qui se multiplient contre les géants étrangers du numérique
Ces dernières années et plus particulièrement ces derniers mois, la Russie a accéléré le rythme concernant les sanctions envers les grands acteurs numériques de la planète. En avril dernier, Apple fut condamné à une amende équivalant à 12 millions de dollars, pour avoir abusé de sa position dominante sur l'App Store dans un conflit avec Kaspersky. Puis Google, au mois de mai, fut déjà sanctionné d'une amende d'environ 100 000 dollars pour ne pas avoir supprimé des contenus interdits.
Le régulateur russe de la concurrence, le FAS, avait déjà menacé Google de passer à l'étape supérieure et de ralentir les services de l'entreprise, d'une part, en lui imposant une amende pouvant atteindre 10 % du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise, d'autre part.
Vendredi 24 décembre, Google a été condamné à une amende équivalant à 87 millions d'euros, un montant record en Russie, pour ne pas avoir supprimé des contenus identifiés comme étant illégaux, après avoir été averti par les autorités à de multiples reprises.
Google sanctionné pour "récidive", Meta également mis à l'amende
Le service de presse des tribunaux de Moscou indique que c'est bien le côté « récidiviste » de Google qui a motivé la sanction. Le type de contenu ayant conduit à infliger cette amende à la firme américaine n'a pas été révélé, mais il n'est pas rare que les plateformes soient sanctionnées pour ne pas avoir supprimé des contenus faisant l'apologie de drogues ou donnant une certaine exposition à l'opposition politique du Kremlin.
Google a simplement indiqué à l'AFP étudier les documents fournis par le tribunal et réserve pour le moment ses mesures, alors qu'il ne lui reste que quelques jours encore pour faire appel de la décision. La Russie a aussi menacé Google et Apple d'arrêter certains de leurs employés basés sur le sol russe si les entreprises ne coopéraient pas. Autre exemple de l'opposition entre le pays des Tsars et les acteurs numériques étrangers : le blocage de plusieurs logiciels particulièrement sollicités sur les VPN, en septembre dernier. L'application de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny fut aussi retirée des boutiques d'applications des deux géants américains, à la même période, juste avant les élections législatives.
Dans la foulée, Moscou a également condamné Meta ainsi que sa filiale Instagram à une amende de 2 milliards de roubles, soit environ 24 millions d'euros, pour un motif similaire à celui imputé à Google.
Source : Engadget