Après Microsoft, un mouvement de contestation est également en train de s'organiser chez Google. Une pétition signée par plusieurs centaines d'employés du géant américain l'appelle à annuler ses partenariats avec les forces de l'ordre.
Le texte invite ainsi l'entreprise à « prendre de réelles mesures pour démanteler le racisme », se faisant l'écho direct des manifestations contre les violences policières aux Etats-Unis suite à la mort de George Floyd.
Plus de 1 600 signataires
Selon un compte Twitter associé au mouvement #BlackLivesMatter, la pétition a déjà réuni plus de 1 600 signataires, ce mardi 23 juin. Le compte publie également le contenu du texte, qui demande au P.-D.G. du groupe, Sundar Pichai, de stopper la vente de sa technologie à la police.
Cette demande évoque les initiatives déjà prises par IBM et Amazon, qui ont récemment annoncé cesser la vente de leurs technologies de reconnaissance faciale à la police. Dans le cas présent, toutefois, la pétition est davantage une réponse à un communiqué publié par Sundar Pichai le 17 juin.
Le dirigeant y annonçait plus d'équité raciale au sein de Google, affirmant vouloir augmenter la proportion de personnes de couleur aux postes de direction. Le géant du web avait également annoncé la création d'un fonds de 175 millions de dollars devant soutenir les créateurs d'entreprises afro-américains.
Google répond par la négative
Pour les signataires, qui se disent « incroyablement déçus » par la réponse de leur entreprise, l'effort est trop modeste. La pétition appelle le groupe à aller plus loin en cessant la vente de technologies aux forces de police, ajoutant : « Pourquoi aider les institutions responsables du genou sur le cou de George Floyd à être plus efficaces ? ». Les signataires accusent également le comité d'action politique (PAC) de leur employeur de les inciter à faire des dons pour ensuite les reverser « à des politiciens racistes et à des suprémacistes blancs ».
Plus concrètement, les employés visent la police de Clarkstown, dans l'état de New-York, avec laquelle Google a conclu un contrat portant sur une offre Cloud. La pétition critique aussi le soutien indirectement apporté à un shérif de l'Arizona surveillant les personnes franchissant la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.
Dans un communiqué, Google a cependant affirmé que l'entreprise n'avait pas l'intention de cesser sa coopération avec le gouvernement ou les forces de l'ordre. Un porte-parole a déclaré : « Nous nous engageons à faire une différence significative dans la lutte contre le racisme systémique, et nos employés ont fait plus de 500 suggestions de produits au cours des dernières semaines, que nous examinons ». Si la société dit avoir « des principes d'IA très clairs qui interdisent l'utilisation ou la vente à des fins de surveillance », elle ajoute que ses logiciels resteront à disposition des forces de l'ordre.