Vendredi 15 juillet, Google avait fait disparaître les sites des quotidiens belges représentés par Copiepresse de l'index de son moteur de recherche, expliquant se cantonner à l'application de la décision du 5 juillet dernier, dans laquelle la justice belge lui ordonnait de cesser de reproduire les articles de ces journaux sur son service Google Actualités ainsi que par l'intermédiaire de la fonction de mise en cache des contenus proposée sur Google. La décision prévoyait une astreinte de 25 000 euros par jour de retard. Radicale, l'application de cette dernière ne s'est logiquement pas révélée du goût des éditeurs concernés, dont une part non négligeable de l'audience réalisée en ligne provient du moteur. Plusieurs d'entre eux vilipendaient vendredi le « boycott » instauré par Google.
Un accord, dont les modalités n'ont pas été dévoilées, a finalement été trouvé entre les deux parties. « Nous sommes ravis que Copiepresse nous ait donné aujourd'hui l'assurance de pouvoir inclure à nouveau leurs sites dans notre index de recherche Google sans devoir appliquer les pénalités ordonnées par la justice. Nous allons donc procéder à la ré-indexation de ceux-ci le plus rapidement possible. Nous n'avons jamais eu la volonté d'exclure les sites de notre index mais nous étions tenus de respecter le jugement du tribunal, à moins que Copiepresse n'intervienne. Nous demeurons ouverts pour travailler en collaboration avec les membres de Copiepresse à l'avenir », a transmis à Clubic un porte-parole de Google lundi après-midi.
« Nous avons effectivement discuté avec Google pour régler cette affaire », confirme Margaret Boribon, secrétaire générale de Copiepresse, dans les colonnes du Soir. « Nous leur avons simplement réaffirmé ce qu'ils savent depuis 2007 : nous n'attaquons pas - et n'avons jamais attaqué - le référencement ».
Philippe Laloux, digital media manager chez Le Soir, rappelle quant à lui que la procédure a été initiée en 2006, date à laquelle Google a lancé son service Actualités. « Google News reprenait l'ensemble des contenus de la presse (...) et quand vous faisiez une recherche, il vous restituait une page d'actualités, exactement comme un site de presse classique, sauf que c'était un robot qui recomposait presque mécaniquement des contenus, et vous pouviez vous retrouver avec un titre de la DH, une photo qui venait de l'Avenir et un texte qui venait du Soir », explique-t-il dans la vidéo ci-dessous.
Depuis lundi soir, les quotidiens francophones belges sont donc de retour dans l'index de Google. Ils sont en revanche toujours absents de Google Actualités, et la version « cache » de leurs sites conservée par le moteur lors de son indexation ne peut plus être affichée, conformément à la décision du 5 mai.