© Huawei
© Huawei

La firme de Shenzhen a démarré, lundi, une campagne publicitaire dans les journaux du Royaume-Uni, pour rappeler son attachement et sa fidélité au pays de la reine Elizabeth II.

On ne s'en doute peut-être pas, mais Huawei célèbre actuellement ses 20 ans de présence au Royaume-Uni. Et l'entreprise chinoise a bien l'intention de profiter de cette occasion festive pour rappeler les Britanniques à leurs bons souvenirs. Elle a ainsi lancé, lundi 8 juin, une campagne publicitaire de séduction alors que son avenir comme équipementier des infrastructures mobiles, 5G notamment, est sérieusement compromis.

Huawei veut que le peuple et les autorités britanniques lui fassent confiance

Pour le moment, la campagne publicitaire lancée par Huawei outre-Manche consiste en une sorte de lettre ouverte publiée dans les journaux britanniques, dans laquelle l'entreprise rappelle le rôle qu'elle a joué dans la construction des réseaux mobiles du pays : 3G, 4G, puis, si le sort est en sa faveur, 5G. « Nous jouons également notre rôle dans la création d'emplois, la formation des ingénieurs de demain, l'investissement dans les nouvelles technologies et le soutien aux universités », peut-on lire dans la lettre.

L'opération publicitaire, qui devrait s'étaler sur trois à quatre semaines et prendre le nom de The Commitment, que l'on pourrait traduire par L'Engagement (un nom qui en dit long), consiste à diffuser différentes annonces en pleine page dans les journaux papiers et web du pays.

En rappelant sa fidélité aux Britanniques, Huawei espère les convaincre de sa bonne foi et de sa volonté de bâtir le réseau 5G du Royaume-Uni, duquel elle pourrait bientôt être définitivement écartée.

Outre-Manche, Huawei est considérée comme un « fournisseur à haut risque » depuis le début de l'année

Au mois de janvier, Huawei avait été cataloguée « fournisseur à haut risque » par les autorités britanniques et plus particulièrement le National Cyber Security Centre (l'ANSSI locale), qui doit d'ailleurs prochainement procéder à une nouvelle évaluation de sécurité de l'équipementier. Cela avait conduit Boris Johnson à limiter à 35% la part de marché de Huawei en équipements 5G, en l'empêchant de facto de toucher aux parties les plus sensibles et les plus exposées du réseau, en raison des craintes pour la sécurité nationale du pays.

La situation a empiré à la fin du mois de mai avec la rébellion de membres du parti conservateur, qui ont mis sous pression le Premier ministre et travaillent depuis à écarter l'équipementier chinois de ses réseaux mobiles d'ici 3 ans.

Lundi, en marge du lancement de la campagne, le vice-président de Huawei, Victor Zhang, a déclaré que « le Royaume-Uni a besoin des meilleures technologies possible, de plus de choix, d'innovation et de fournisseurs, ce qui signifie des réseaux plus sûrs et plus résilients ». Et le dirigeant d'ajouter qu' « en tant qu'entreprise privée, détenue à 100% par des employés, notre priorité a été d'aider les entreprises mobiles et à large bande à faire du Royaume-Uni un pays mieux connecté ».

Huawei continue de réclamer la publication d'éventuelles preuves de ses activités d'espionnage pour le compte du gouvernement chinois, faits allégués par les États-Unis, Donald Trump en tête. En attendant, le Royaume-Uni discute avec d'autres équipementiers (Samsung, NEC) et les USA ont durci les sanctions contre Huawei avec le blocage de l'approvisionnement en puces à destination de Huawei et provenant d'entreprises des États-Unis.

Source : CNN