© Huawei
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Devenue le symbole d'un scandale transformé en couac diplomatique, Meng Wanzhou, fille du fondateur historique de Huawei, retrouve la liberté. Le tout à la faveur d'un accord judiciaire trouvé avec les États-Unis.

Trois ans après, la saga Meng Wanzhou, du nom de la directrice financière de Huawei, a pris fin. Arrêtée sur demande des USA le 1er décembre 2018 à l'aéroport de Vancouver, la fille de Ren Zhengfei était depuis retenue au Canada. Soupçonnée de fraude bancaire, elle fut assignée tout ce temps à – luxueuse – résidence, toujours à Vancouver. Vendredi, après un accord passé avec la justice américaine, elle a pu quitter le territoire canadien et s'envoler vers la Chine.

La justice américaine est parvenue à obtenir des aveux de Meng Wanzhou

Numéro 2 de Huawei, pouvant potentiellement prendre la succession de Ren Zhengfei à la tête du géant chinois un jour, Meng Wanzhou était détenue au Canada sur la base d'accusations de fraude bancaire. Elle aurait sciemment menti à une institution financière (HSBC Holdings), afin de détourner les sanctions américaines prononcées à l'encontre de l'Iran.

Si la justice canadienne a annulé son audience d'extradition vers les USA, c'est parce que les États-Unis eux-mêmes sont parvenus à obtenir les aveux de la directrice financière, transformés en accord entériné vendredi 24 septembre par un tribunal de New York. Aveux qui, précisons-le, pourront servir dans des procédures ultérieures.

Meng Wanzhou a en effet reconnu « avoir fait de fausses déclarations à une banque en 2013 (lors d'un rendez-vous à Hong Kong) sur la relation entre Huawei et une compagnie contrôlée par le groupe chinois, opérant en Iran et conduisant la banque en question à fournir des services qui violaient les sanctions américaines contre l'Iran », confirme le Wall Street Journal. La dirigeante a tout de même plaidé non coupable et n'a donc pas été condamnée.

Une vie « bouleversée » depuis trois ans

Après son audience de vendredi à Vancouver, Meng Wanzhou a fait part de son soulagement à la presse. « Au cours des trois dernières années, ma vie a été bouleversée. Ce fut une période perturbée pour moi en tant que mère, en tant qu'épouse », a-t-elle déclaré. Durant sa détention, la femme d'affaires de 49 ans a tout de même pu se déplacer sporadiquement dans Vancouver et recevoir la visite de ses deux enfants et de son mari, Liu Xiaozong.

En parallèle, deux Canadiens, l'homme d'affaires Michael Spavor et l'ex-diplomate Kovrig, détenus, eux, en Chine, ont aussi été libérés. Leur détention, peu après celle de Meng Wanzhou, fut considérée comme un acte de représailles par le Canada. C'est le Premier ministre canadien Justin Trudeau qui a personnellement annoncé, vendredi, qu'ils avaient embarqué à bord d'un avion à destination du pays à la feuille d'érable.

Quant à Meng Wanzhou, son accord conclu avec la justice lui permet non seulement de rentrer en Chine, mais aussi de potentiellement parvenir à un abandon définitif des poursuites à son encontre, si l'accord de non-extradition n'est pas contesté d'ici le 1er décembre 2022.