Ren Zhengfei, P.-D.G. et fondateur de Huawei, a pris la parole dans un mémo interne pour rassurer sur un point, concernant la vente de sa filiale Honor. Une fois le divorce consommé, il n’y aura plus aucune relation entre Huawei et Honor. Celle-ci pourra donc retomber dans les bonnes grâces des États-Unis sans délai.
Et c’est d’ailleurs là tout l’objectif de la manœuvre qui, d’après un précédent communiqué, émanerait d’une volonté de Honor. Mais si des détails techniques restent à régler, Honor pourrait rapidement reprendre du poil de la bête sur l’échiquier international.
Huawei a bien vendu Honor, c'est officiel
« Les États-Unis ont essayé de nous tuer »
Dans son mémo, Ren Zhengfei n’est pas tendre avec l’Oncle Sam. « Nous avons réalisé que l’administration américaine ne cherchait pas à nous faire rentrer dans le rang. Ils cherchaient à nous tuer », déclare le P.-D.G. en faisant bien sûr référence à la vague de sanctions dont Huawei a fait l’objet depuis un peu plus d’un an.
Mais le chef d’entreprise de rassurer : « Lorsque nous aurons divorcé, nous ne conserverons aucune relation avec Honor. Nous gérons cette séparation de façon adulte, et nous adhérons rigoureusement aux régulations et normes internationales ».
Aussi Ren Zhengfei clarifie ce qui constitue l’objectif même de cette séparation, qu’il qualifie de « nette ». « Sous sa nouvelle direction, Honor pourra rapidement reprendre sa production et résoudre les problèmes qui affectaient ses fournisseurs et ses sous-traitants. Les États-Unis sont une superpuissance technologique, qui dispose de nombreuses excellentes entreprises. Vous devriez travailler avec eux avec fermeté et audace », conclut-il.
Honor coupe les ponts avec Huawei
Comme nous vous l’annoncions le 17 novembre dernier, Honor tombe ainsi dans l’escarcelle d’une nouvelle entité baptisée Shenzhen Zhixin New Information Technology. Il s’agit d’une joint-venture composée d’une trentaine d’entreprises locales, laquelle a reçu l’aval du gouvernement chinois pour récupérer les quelque 7 000 employés d’Honor, racheter ses brevets et ses chaînes de production.
La déclaration du P.-D.G. de Huawei vient donc mettre un point final à cette histoire, mais se présente aussi comme un appel du pied à destination des Américains qui, d’après le chef d’entreprise, n’ont plus « rien à craindre » de l’influence supposément néfaste de Huawei.
Le futur nous dira comment pourra s’en sortir un Honor libéré de ses chaînes. Mais à constater la situation délicate dans laquelle se trouve Huawei depuis presque deux ans, surtout sur le marché du smartphone, il serait amusant de voir Honor reprendre les affaires là où le géant chinois les avait laissées. Assisterons-nous à la naissance d’un nouvel acteur majeur de l’industrie du smartphone ? L’avenir nous le dira.
Source : Bloomberg