Honor 30 et 30 Pro

Mise à jour le 17/11/2020 : Comme nous vous le rapportions il y a quelques jours, Huawei a bel et bien vendu sa filiale Honor, c'est désormais officiel. Pour conclure la transaction, un consortium composé d'une trentaine d'entités a créé une nouvelle entreprise : Shenzhen Zhixin New Information Technology. Cette dernière a acquis les 7 000 employés de Honor, sa branche Recherche et Développement (et donc ses brevets) et ses chaînes de production. Le montant de la transaction n'a pas été confirmé par Huawei, les rumeurs évoquent la somme de 12,7 milliards d'euros.

La firme de Shenzhen devrait rapidement annoncer la vente de sa filiale. Une opération qui relèverait en partie de l'astuce, afin qu'Honor puisse échapper aux sanctions américaines.

Honor vendu ? Voilà une annonce qui pourrait secouer le petit (tout est relatif) monde du smartphone. Nos confrères de l'agence Reuters affirment, ce mardi 10 novembre, que Huawei serait sur le point de vendre sa filiale spécialisée dans le mobile pour la modique somme de 15 milliards de dollars, soit environ 12,7 milliards d'euros. Huawei, qui a vu son activité touchée par différentes crises et qui multiplie les projets et les chantiers coûteux, pourrait ainsi joindre l'utile, avec la manne financière, à l'agréable, avec une entreprise qui resterait en Chine.

Huawei lâche tout : les effectifs, la marque et la R&D de sa filiale Honor

Si l'on en croit l'agence de presse, Huawei aurait conclu un accord avec le distributeur chinois Digital China, qui est parvenu à former un consortium réunissant des investisseurs de l'empire du Milieu et le gouvernement dont dépendent les deux fabricants de smartphones, Shenzhen.

Digital China, déjà partenaire de Huawei sur le marché du Cloud, prévoit de financer l'acquisition à l'aide de prêts bancaires, pour monter à hauteur de 15 % du capital d'Honor. Les autres investisseurs prendront, eux, une part moindre dans la société, entre 10 et 15 % chacun. Mais la vente sera intégrale : c'est-à-dire qu'elle comprendra aussi bien la marque Honor que la chaîne d'approvisionnement, les effectifs et le département recherche et développement.

L'entreprise spécialisée et ses partenaires peuvent en tout cas se targuer d'avoir été choisis par Huawei au nez et à la barbe du fabricant TCL et du concurrent Xiaomi, qui s'étaient positionnés comme repreneurs potentiels.

Une vente pour mieux s'émanciper ?

Derrière ce probable rachat (l'annonce pourrait être faite cette semaine), on retrouve davantage des raisons politiques qu'économiques. Les sanctions qui frappent actuellement Huawei aux États-Unis touchent par ricochet la filiale Honor, ce qui pousse le géant de Shenzhen à davantage se positionner sur le B2B et les smartphones haut de gamme, alors que du côté d'Honor, on semble miser sur l'IoT.

La récente élection de Joe Biden n'y change rien. Le prochain président des États-Unis ne devrait pas vraiment se rapprocher de la Chine. Ce qui tend à renforcer la thèse (et la pertinence ?) de l'opération.

En cédant sa filiale, Huawei permettrait à Honor de s'émanciper et d'échapper aux sanctions américaines, tout en restant sous le contrôle d'une entité chinoise. Ce protectionnisme n'est pas symbolique, car il permet à l'empire du Milieu de s'affirmer un peu plus sur le plan technologique face à ses concurrents.

Source : Reuters