La série des Honor 30 © Honor
La série des Honor 30 © Honor

L’élection de Joe Biden à la tête des États-Unis apaisera-t-elle les tensions entre Washington et Pékin ? Il est encore trop tôt pour le dire, et Huawei ne compte plus vraiment sur un retour en bonnes grâces pour poursuivre son développement.

Aussi, une petite musique s’élève ces derniers jours au sujet de Honor, l’une des filiales de Huawei. À en croire certains médias chinois, le géant des télécoms pourrait choisir de se séparer de sa jeune pousse afin de ne pas l’handicaper avec les sanctions américaines qui pèsent sur lui.

Une annonce attendue la semaine prochaine

Si des informations officielles se font encore attendre, les sources des différents médias chinois à l’origine de la nouvelle ne sont pas avares en détails. D’après elles, Huawei couperait donc le cordon avec Honor, qui serait récupérée au vol par une joint venture de plusieurs distributeurs spécialisés dans les smartphones (Putian, Tianyin, China Post, Aishide), ainsi qu’une société d’investissements connue sous le nom de Shenzhen SASAC.

Piloté par l’État chinois, ce groupement d’entreprises pourrait investir entre 15 et 25 milliards de yuans (entre 2,2 et 3,7 milliards de dollars) pour faire l’acquisition d’Honor. 

Enfin, les futurs nouveaux propriétaires supposés de l’entreprise voient déjà les choses en grand, et prévoient une introduction en Bourse d’Honor d’ici 2023.

Se libérer des sanctions américaines

La manœuvre a beaucoup de sens. Du moins pour Honor, qui de par ses liens très étroits avec Huawei, est aussi lourdement impactée sur le marché du smartphone. Pour rappel : l’entreprise est interdite de commercer avec des sociétés américaines. Elle ne peut donc ni se fournir en composants ni utiliser les services et applications Google sur Android.

En sortant de l’escarcelle de Huawei, Honor retrouverait ainsi son indépendance et laverait, aux yeux de l’administration américaine, son ardoise. En effet, les sanctions actuelles visent explicitement Huawei, qui est accusée d’être à la solde du gouvernement pékinois pour espionner le peuple américain.

On remarque toutefois déjà une faille dans le plan de l’entreprise. Si Honor devient la propriété d’un groupement d’entreprises provoqué par l’intervention du parti communiste chinois, on doute que les suspicions de l’Oncle Sam s’apaisent.

Mais le destin d’Honor n’a pas encore été tranché. D’après des informations de Reuters, Digital China (le principal distributeur des téléphones Honor), TCL mais aussi Xiaomi seraient également en lice pour racheter l’entreprise.

Qu’en pense-t-on chez Clubic ?

On sent bien qu’Honor est dans une situation très délicate depuis la mise en place des sanctions américaines. Pour preuve : la firme n’a sorti qu’une poignée de nouveaux téléphones depuis deux ans, ce qui tranche avec ses habitudes.

En se détachant de Huawei, l’entreprise pourrait retrouver un rythme plus soutenu. C’est peut-être aussi l’occasion pour Honor, encore souvent considérée comme une « sous-marque », de prendre son envol.

Il se dit d’ailleurs que la joint venture en lice pour le rachat aurait dans l’idée de développer l’activité haut de gamme d’Honor. De quoi augurer un avenir intéressant pour les employés de l’entreprise.