Certains des smartphones tournant sous EMUI 11 seront en mesure d’installer HarmonyOS 2.0, rappelle aujourd’hui Huawei. Ce dernier devrait progressivement se substituer à Android afin de pallier l’absence de plus en plus handicapante des Google Mobile Services sur les appareils du Chinois.
Un nouveau système d’exploitation donc, avec au cœur du projet la volonté de créer un véritable écosystème de produits Huawei. D’ailleurs, les smart TV et autres objets connectés du constructeur tournent déjà sous HarmonyOS. Prochaine étape : les smartphones.
Un déploiement au long cours
Déjà esquissé le mois dernier, le déploiement de HarmonyOS 2.0 sur les smartphones supportant EMUI 11 est aujourd’hui sur les rails. Sur Weibo, Huawei dresse un premier calendrier qui permettra aux développeurs de se préparer au lancement de ce nouvel OS.
D’abord, Huawei veut mettre en branle le support de ses smartphones les plus récents. À partir de décembre, ce sont les smartphones équipés d’un SoC Kirin 9000 qui pourront installer la bêta d’HarmonyOS 2.0. Autrement dit : les futurs Mate 40 et Mate 40 Pro, dont la sortie en Chine est prévue ce mois-ci.
Viendront ensuite les mobiles pourvus d’un Kirin 990 5G (les Huawei P40 et P40 Pro), suivi de ceux équipés d’un Kirin 990 4G, 985 et 820. Une quatrième fournée apportera la bêta aux mobiles porteurs d’un Kirin 980 (Huawei P30 et P30 Pro), et enfin une dernière se concentrera sur les smartphones de milieu de gamme avec les Kirin 810 et 710.
Pour le moment, on ignore combien de temps séparera le coup d’envoi des différentes phases de test. Mais Huawei a déjà fait part de son souhait de déployer massivement HarmonyOS sur ses appareils d’ici la fin d’année 2021.
2021 : année charnière pour Huawei
Si le constructeur chinois brille toujours dans son pays, son image a été méchamment écornée à l’international. En cause, d’une part, les accusations d’espionnage dont Huawei fait l’objet et qui suscite une défiance grandissante à son encontre — notamment au niveau du matériel 5G. Ensuite, les sanctions américaines qui pèsent sur lui, et qui l’obligent depuis plus d’un an maintenant à se passer des Google Mobile Services (et donc du Play Store) sur ses smartphones Android.
Pire : les tensions grandissantes entre Pékin et Washington poussent certains des plus fidèles alliés de Huawei à changer leur fusil d’épaule pour ne pas se mettre à dos les États-Unis. C’est notamment le cas de TSMC, sans lequel Huawei n’est tout simplement plus en mesure de confectionner de chipsets pour ses smartphones.
Une situation pour le moins orageuse, qui pousse déjà Huawei à réduire la voilure. En 2021, la firme n’espère vendre « que » 50 millions de smartphones, contre plus de 190 millions cette année.
On comprend dès lors l’importance que revêt HarmonyOS pour l’entreprise. En développant un écosystème qui lui est propre, Huawei retrouverait son indépendance et pourrait envisager l’avenir avec plus de sérénité. Mais encore faut-il que le public réponde présent.
Qu’en pense-t-on chez Clubic ?
L’incertitude n’est plus vraiment de mise dans le duel qui oppose Huawei à l’administration Trump. Il semble désormais acté que le géant chinois ne récupérera jamais sa licence Android. Aussi, l’avenir de la marque sur le marché occidental est plus que compromis.
Bien sûr, l’arrivée d’un nouvel acteur sur le marché du mobile (HarmonyOS viendrait ainsi concurrencer Android et iOS) peut provoquer un appel d’air et faire tourner quelques têtes. Mais passé le frisson de la nouveauté, les utilisateurs seront-ils séduits par cette nouvelle proposition, ou n’auront-ils qu’une envie : retourner sur Android ou iOS afin de retrouver leurs habitudes ?
Il faudra attendre une prise en main pour se faire un avis sur la question. Mais l’état actuel des Huawei Mobile Services ne donne pas encore matière à se réjouir.