Moscou fait les yeux doux à Huawei, qui le lui rend bien en équipant progressivement le pays des tsars d'un réseau 5G.
Les appels répétés lancés par Huawei, qui dans un désir de transparence se dit prête à partager ses technologies 5G, ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd. Les États-Unis ayant placé la firme de Shenzhen sur liste noire, la Russie en a logiquement profité pour enlacer l'équipementier chinois, afin de déployer son réseau sans fil de cinquième génération dans le pays.
Huawei s'associe avec un poids lourd des télécoms russes pour la 5G
Preuve de la belle entente entre Huawei et la Russie, la société chinoise a ouvert à Moscou, au mois de septembre, sa toute première zone de test 5G avec Mobile TeleSystems (MTS), l'un des deux plus gros opérateurs de télécommunications du pays, qui compterait autour de 80 millions d'abonnés.Gros consommateurs de données, les Russes attendent pour beaucoup avec impatience l'arrivée de la 5G dans le pays. Et comme on le sait, outre les effets positifs de la technologie pour les particuliers, les entreprises pourront aussi en profiter, avec notamment une gestion du trafic routier, le développement des voitures connectées et la robotique. La Russie entend déployer des réseaux 5G grand public dans toutes ses grandes villes avant 2024.
La 5G, déjà lancée en Russie grâce à... Ericsson
La firme de Shenzhen est en train de recruter au pays des Tsars. Actuellement, Huawei emploie 400 personnes à Moscou mais aussi 150 à Saint-Pétersbourg, dans son département de recherche et développement. À cela, il faudra ajouter 500 collaborateurs supplémentaires, qui seront recrutés avant la fin de l'année, ainsi que 1 000 autres sur les cinq prochaines années.🎙 La décla' :
« Nous travaillons en Russie depuis 22 ans et, surtout, grâce à la confiance de nos partenaires estimés, nous y vivons bien ». Zhao Lei, dirigeant de la filiale russe de Huawei
« Nous travaillons en Russie depuis 22 ans et, surtout, grâce à la confiance de nos partenaires estimés, nous y vivons bien ». Zhao Lei, dirigeant de la filiale russe de Huawei
Huawei ne se pose pas non plus en sauveur divin en Russie. Tele2, quatrième opérateur du pays, a par exemple lancé la 5G en Russie cet été, en faisant appel à l'équipementier suédois Ericsson. Alors même si la Russie fait les yeux doux à Huawei, le pays ne se repose pas uniquement sur le géant chinois, loin de là. Il s'en sert peut-être d'ailleurs aussi pour faire un pied-de-nez digne de ce nom aux États-Unis.
Source : Le Télégramme / AFP