Environ 80 journalistes, rattachés à MSN et Edge, vont être remplacés par un logiciel boosté à l'IA, qui traitera dès cet été l'information grâce à un algorithme.
C'est LA crainte du journaliste au 21e siècle : voir ses compétences être compensées et sa présence être remplacée par des robots. Le Guardian nous fait savoir que cela va bientôt devenir réalité chez Microsoft, où l'on a décidé de licencier près de 80 journalistes (une cinquantaine aux États-Unis, une trentaine au Royaume-Uni) qui étaient jusque-là au service du célèbre portail web MSN et du navigateur Edge. D'autres équipes pourraient prochainement être touchées à leur tour.
Pas de rédaction, mais un traitement et une mise à jour automatiques des articles
Certes, les journalistes qui travaillaient sur MSN et Edge n'avaient pas la possibilité de vivre pleinement leur métier. Ils n'étaient pas en charge de la rédaction des articles, des reportages ou des interviews, puisque pour le cas du portail MSN, il reste un pur agrégateur de contenus.
Mais ils devaient tout de même sélectionner, éditer, classer et organiser sur les pages d'accueil de Microsoft différentes news issues de différents médias, comme Clubic par exemple. Un travail que la firme de Redmond ne juge plus nécessaire d'être accompli par un être humain.
Ce sont donc bien des robots qui prendront la place des journalistes et procéderont au traitement et à la mise à jour automatiques des articles, grâce à un algorithme boosté à l'intelligence artificielle, et ce à compter du mois de juillet.
« L'intelligence artificielle a pris mon travail »
Les journalistes de Microsoft ont désormais un mois pour se préparer à quitter leur emploi et essayer de rebondir avant un été qui s'annonce d'ores et déjà difficile pour eux. « Je passe tout mon temps à lire comment l'intelligence artificielle va occuper tous nos emplois. Et c'est arrivé, elle a pris mon travail », a réagi, fataliste, un membre de l'équipe anglo-saxonne des portails de Microsoft.
Le même témoin va plus loin et souligne que Microsoft, qui va se calquer sur un modèle similaire à celui de ses concurrents YouTube, Google News ou Facebook, prend un risque en confiant la gestion des contenus à une IA qui n'aura pas la même capacité à suivre les « directives éditoriales très strictes » qui empêchaient la diffusion de contenus violents ou inappropriés sur le portail MSN par exemple.
Un porte-parole de la société, contacté par nos confrères britanniques du Guardian, affirme que cette décision n'est « pas le résultat de la pandémie actuelle », tout en confirmant une nouvelle répartition des coûts. « Comme toutes les entreprises, nous évaluons régulièrement notre activité. Cela peut entraîner un investissement accru dans certains endroits et, de temps à autre, un redéploiement dans d'autres ».
Source : The Guardian