Après le plan « Performance », le plan « Shift ». Alcatel-Lucent a fait part de son intention de recentrer son activité sur les réseaux IP et l'accès très haut débit, les seules branches du groupe à réellement bien se porter. Ce recentrage s'accompagnera de réductions de coûts fixes à hauteur de 1 milliard d'euros. L'équipementier réseaux entend aussi céder 1 milliard d'euros d'actifs d'ici à 2015.
« C'est une transformation industrielle du groupe qui passe d'un généraliste des équipements de télécommunications à un spécialiste industriel des réseaux IP et de l'accès très haut débit mobile et fixe, deux activités essentielles aux réseaux de nouvelle génération », explique Michel Combes, le PDG d'Alcatel-Lucent. D'ici deux ans, ces deux activités pèseront 85% des investissements en matière de R&D.
Lors de la présentation de sa stratégie en mai dernier, le dirigeant du groupe avait insisté sur le fait que son entreprise ne pouvait « pas rester un généraliste des télécommunications », et que des choix dans le portefeuille allaient être réalisés. En proie à une forte consommation de cash (533 millions d'euros entre janvier et mars), l'équipementier place donc les segments les plus rentables au cœur de sa politique.
Vers de nouvelles suppressions de postes ?
Pour l'entreprise, ce recentrage obéit également à une logique de marché. Michel Combes indique en effet qu'il doit permettre à Alcatel-Lucent de lui « assurer une transformation lui permettant de répondre aux priorités de ses clients, au moment où ceux-ci déploient des réseaux de nouvelle génération pour répondre à l'explosion du trafic de données ». Lorsqu'au premier trimestre les opérateurs américains ont relancé leurs investissements 4G, la société en a tout de suite bénéficié en améliorant ses résultats.
Dans le cadre de ce plan, Alcatel-Lucent espère rehausser ses revenus issus de sa branche Cœur de réseaux de plus de 15%, portant le chiffre d'affaires de 6,1 milliards d'euros en 2012 à plus de 7 milliards d'euros en 2015. En marge de ces efforts de croissance, la société entend également générer de la trésorerie. Un objectif qui passera par la cession d'actifs pour un montant de 1 milliard d'euros.
Ces réductions de coûts affecteront au premier chef les fonctions administratives et commerciales. Alors que l'équipementier franco-américain s'était déjà séparé de 5 500 employés dans le cadre du plan « Performance », il n'est pas impossible que ce nouveau plan cause aussi des dégâts au niveau de l'emploi. D'ailleurs, Paul Tufano, le directeur financier, quittera son poste dès le plan « Shift » engagé.