L'exercice 2013 débute sur une légère croissance du chiffre d'affaires pour l'équipementier réseaux Alcatel-Lucent. Comparé au premier trimestre 2012, les recettes ont progressé de 0,6% à 3,2 milliards d'euros. Concernant la perte nette, celle-ci atteint 353 millions d'euros : il y a un an, Alcatel-Lucent publiait un résultat net de près de 400 millions d'euros. Entre temps, les commandes aux équipementiers réseaux ont reculé et le groupe s'est lancé dans un vaste plan d'économies en septembre appelé « Performance ».
Un programme au sujet duquel le directeur général, Michel Combes, arrivé à la tête de la société en février, a confirmé « les bons progrès ». Il a précisé que son exécution resterait la priorité en 2013, afin de continuer à réduire les coûts de la société. Le contexte de marché pourrait aider Alcatel-Lucent à repasser dans le vert au cours des prochains mois. Pour le dirigeant, le premier trimestre reflète des tendances « encourageantes ».
La branche réseaux, qui pèse 84% du chiffre d'affaires, soit 2,7 milliards d'euros ce trimestre, a progressé de 4,2%. Comme au précédent trimestre, l'activité IP s'est bien comportée, affichant une croissance annuelle de 6,3% à 493 millions d'euros. « L'intérêt des clients pour les routeurs de cœur IP se renforce » commente la société, grâce à « de solides progrès du carnet de commande, comme avec NTT Communications au Japon ».
Cap sur la virtualisation du réseau
Alcatel-Lucent a lancé début avril une offre de virtualisation du réseau (SDN), via une société dédiée, Nuage Networks. Cette annonce est l'un des éléments de la future stratégie du groupe, dont la divulgation est attendue pour juin. « Nous sommes en train de revoir activement les activités du groupe et notre modèle opérationnel pour définir les conditions de création de valeur dans le futur », a commenté Michel Combes.
La progression d'Alcatel-Lucent est à mettre au crédit d'un redécollage des investissements dans la 4G des opérateurs en Amérique du Nord, où la société a amélioré son chiffre d'affaires de 15% sur la période. Une tendance dont a également bénéficié le numéro un mondial du secteur Ericsson, qui a progressé lui de 23%. « Nous avions déjà indiqué que 2013 serait légèrement meilleure que 2012 », rappelle le directeur financier.
La consommation de cash, un challenge
La branche mobile s'est ainsi améliorée de 5% à 966 millions d'euros, avec une activité LTE à un « niveau record », souligne Alcatel-Lucent. Une croissance « partiellement contrebalancée par un déclin d'ensemble des technologies 2G et 3G », note la société. Enfin, grâce au développement de la fibre mais aussi du cuivre, les revenus de la division réseaux fixes ont augmenté de 8,6% entre janvier et mars, à 405 millions d'euros.
Pour les prochains trimestres, Alcatel-Lucent ne fournit pas de prévisions. Mais précise que l'accent sera mis « sur la gestion du besoin de fonds de roulement pour inverser une partie de son impact négatif au premier trimestre ». Ces trois mois, le groupe a consommé 533 millions d'euros de cash, quatre fois plus que l'an dernier. La situation serait due notamment à « un calendrier défavorable lié au paiement des contrats ».