En difficulté - le groupe est sorti du CAC40 le 7 décembre 2012 -, Alcatel-Lucent a néanmoins publié un chiffre d'affaires assez stable à 4 milliards d'euros, en léger recul annuel de 1,3% au dernier trimestre. Sur l'année, le déclin est plus sensible. L'équipementier a en effet concédé 5,7%, pour des revenus de 14,4 milliards d'euros.
L'activité réseaux, qui pèse 60% du chiffre d'affaires de l'entreprise, a reculé de 2,2% en décembre, réalisant 2,4 milliards d'euros de recettes. Seule en bonne santé, la branche IP est créditée d'une performance record : 574 millions d'euros de revenus, en hausse de 24% sur un an. « Instruments clés de l'évolution vers des réseaux tout-IP et un backhauling (acheminement de données de plusieurs points vers un point, comme le réseau Internet) mobile de plus en plus demandés, nos routeurs IP ont déjà séduit plus de 500 clients à travers le monde », fait valoir la société.
L'optique a chuté quant à elle de 22% à 565 millions d'euros. Malgré tout, Alcatel-Lucent affirme avoir eu un carnet de commandes rempli au quatrième trimestre dans les câbles sous-marins, avec cinq contrats pour la mise à jour du système trans-pacifique reliant le Japon à la Californie. Rappelons quen janvier, cette activité a failli passer dans le giron du Fonds stratégique d'investissement, afin d'éviter que le groupe ne tire sur une ligne de crédit en mettant en jeu ses actifs.
Le LTE a rattrapé le coup en fin d'année et nourrit des espoirs
Pour ce qui est des mobiles, s'ils ont progressé de 2,2% en fin d'année, à 913 millions d'euros, le bilan est tout autre sur douze mois, où le chiffre d'affaires de cette branche a chuté de 23%. En 2012, « le passage de la 2G/3G à la 4G en Amérique du Nord et la prudence généralisée dans le reste du monde ont provoqué une chute de 35% des revenus de nos technologies traditionnelles, partiellement compensée par une solide croissance de la technologie LTE », analyse Alcatel-Lucent, qui espère beaucoup de cette technologie en 2013.
Au niveau de l'activité de réseaux fixes, le groupe souligne qu'elle a signé sa première année de croissance depuis la fusion entre Alcatel et Lucent, en 2006, « une croissance portée par le déploiement de la fibre optique dans le cadre de projets nationaux haut débit ». Ces trois derniers mois, cette branche a dévissé de 7,4% à 388 millions d'euros, mais « en raison d'une base de comparaison élevée », justifie la société. Sur l'année, la baisse, située à 4,5%, est plus modérée.
Enfin, les revenus liés aux logiciels et aux services ont progressé de 3% au dernier trimestre ce qui représente 1,4 milliard d'euros. Dans le détail, les services ont reculé de 0,9%, à 1,14 milliard d'euro, ce qui est lié à la restructuration des services gérés - Alcatel-Lucent a d'ailleurs obtenu un contrat de 1 milliard de dollars avec l'indien Reliance Communications à la mi-janvier.
Le p-dg d'Alcatel-Lucent, Ben Verwaayen, indique que l'attention sera portée dans les mois à venir sur l'exécution du plan de restructuration, afin d'assainir la structure financière du groupe. Mais l''exercice 2013 se poursuivra sans lui. À la tête de la société depuis 2008, il a été remercié en même temps que la parution du bilan annuel. En manque de visibilité, le groupe ne fournit aucune prévision pour le trimestre.