Le FSI est un fonds souverain créé en 2008 dans le contexte de la crise économique. Parmi ses missions, il a pour but de sécuriser le capital d'entreprises stratégiques. Celui-ci est par ailleurs contrôlé à 51% par la Caisse des dépôts, également actionnaire d'Alcatel-Lucent à hauteur de 3,6% du capital. Cette immixtion de l'État, qui n'aurait de toute façon pas accepté une mainmise étrangère sur une telle société stratégique, fait suite à la rencontre de mercredi entre l'intersyndicale de l'équipementier, et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Les syndicalistes ont demandé le soutien du gouvernement face aux problèmes de trésorerie.
Ce remous autour du géant des télécoms est né en décembre, après que ce dernier a annoncé emprunter la somme de 1,6 milliard d'euros, dans des conditions qui font débat. Premièrement, Alcatel-Lucent a obtenu ces lignes de crédit auprès de la banque Goldman Sachs, en échange de l'hypothèque de 29 000 brevets de propriété intellectuelle. Une décision qui a inquiété Bercy qui craint que le groupe perde ces actifs stratégiques. Enfin, l'intersyndicale estime que le taux auquel la société emprunte, 9,5%, est « beaucoup trop élevé ».
Rappelons qu'Alcatel-Lucent est en pleine restructuration et doit, dans le cadre de son rogramme « Performance », supprimer 5 500 postes dans le monde d'ici la fin 2013, sur un total de 76 000 salariés. En France, cela concerne 1 353 employés sur 8 400. Par ailleurs, le groupe est endetté à hauteur de 2,5 milliards d'euros, somme qu'il doit rembourser à échéance 2015.