Alcatel-Lucent : le FSI intéressé par les câbles sous-marins

Thomas Pontiroli
Publié le 10 janvier 2013 à 10h18
L'État et l'intersyndicale d'Alcatel-Lucent, équipementier télécoms dans la tourmente, s'affairent pour extirper la société de son emprunt auprès de la banque Goldman Sachs. Celui-ci risque de lui coûter la perte de près de 30 000 brevets stratégiques, en l'échange d'un prêt d'1,6 milliard d'euros.

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La bouée de sauvetage pour Alcatel-Lucent viendra-t-elle du FSI ? D'après l'Agefi, le Fonds stratégique d'investissement pourrait racheter en partie ASN, la filiale de câbles optiques sous-marins de l'équipementier télécoms en difficultés. La participation du FSI au tour de table est évaluée entre 600 et 700 millions d'euros. En décembre, la presse évoquait également l'option France Télécom, qui pourrait aussi mettre des billes dans l'opération. Au total, cela permettrait à la société franco-américaine de récupérer près de 1,5 milliard d'euros. « Des discussions sont en cours avec différents investisseurs », affirme le journal.

Le FSI est un fonds souverain créé en 2008 dans le contexte de la crise économique. Parmi ses missions, il a pour but de sécuriser le capital d'entreprises stratégiques. Celui-ci est par ailleurs contrôlé à 51% par la Caisse des dépôts, également actionnaire d'Alcatel-Lucent à hauteur de 3,6% du capital. Cette immixtion de l'État, qui n'aurait de toute façon pas accepté une mainmise étrangère sur une telle société stratégique, fait suite à la rencontre de mercredi entre l'intersyndicale de l'équipementier, et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Les syndicalistes ont demandé le soutien du gouvernement face aux problèmes de trésorerie.

Ce remous autour du géant des télécoms est né en décembre, après que ce dernier a annoncé emprunter la somme de 1,6 milliard d'euros, dans des conditions qui font débat. Premièrement, Alcatel-Lucent a obtenu ces lignes de crédit auprès de la banque Goldman Sachs, en échange de l'hypothèque de 29 000 brevets de propriété intellectuelle. Une décision qui a inquiété Bercy qui craint que le groupe perde ces actifs stratégiques. Enfin, l'intersyndicale estime que le taux auquel la société emprunte, 9,5%, est « beaucoup trop élevé ».

Rappelons qu'Alcatel-Lucent est en pleine restructuration et doit, dans le cadre de son rogramme « Performance », supprimer 5 500 postes dans le monde d'ici la fin 2013, sur un total de 76 000 salariés. En France, cela concerne 1 353 employés sur 8 400. Par ailleurs, le groupe est endetté à hauteur de 2,5 milliards d'euros, somme qu'il doit rembourser à échéance 2015.
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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