© NVIDIA
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D'abord mis en avant par AMD, le Resizable BAR concerne aussi les solutions NVIDIA.

Imaginé par le consortium PCI-SIG dans le cadre de la définition des normes gérant le PCI Express, le Resizable Base Address Register - ou Resizable BAR pour les intimes - n'a rien de vraiment nouveau… Au moins en théorie. Pourtant, il ne convainc nos principaux fournisseurs de cartes graphiques que depuis quelques mois.

Resizable BAR, késako ?

Historiquement ou traditionnellement, la mémoire d'un PC est divisée en deux grandes catégories. On trouve d'abord la mémoire vive, plus ou moins directement gérée par le CPU. Elle sert au stockage de toutes les informations traitées par la machine.

On peut ensuite distinguer la mémoire dite « vidéo ». De manière on ne peut plus logique, celle-ci se focalise sur le stockage à court terme de tous les éléments destinés à être affichés. Elle est pour sa part gérée par le GPU.

Comparaison entre un fonctionnement « classique » et le Resizable BAR © MSI
Comparaison entre un fonctionnement « classique » et le Resizable BAR © MSI

De fait, pour que le CPU puisse exploiter / travailler sur la mémoire vidéo, il doit nécessairement passer par le GPU. Cela créé logiquement un goulot d'étranglement, d'autant plus important que les données doivent être rafraîchies régulièrement.

Pour y remédier, dès 2008, le PCI-SIG a imaginé le concept de Resizable Base Address Register qu'il a ensuite amélioré par deux fois, courant 2016. L'idée, toute simple et parfaitement résumée dans le schéma ci-dessus, est que le CPU ait directement accès à la mémoire vidéo.

AMD d'abord, NVIDIA par la suite

Parallèlement à la sortie de ses nouveaux Ryzen série 5000 et de ses GPU RDNA 2, AMD a été le premier à mettre l'accent sur le Resizable BAR à travers sa fonctionnalité Smart Access Memory. NVIDIA ne pouvait toutefois rester sans rien faire et lui a rapidement emboîté le pas.

C'est à la sortie des Radeon RX que le Resizable BAR a pris une nouvelle dimension © AMD

Dans un cas comme dans l'autre, pour exploiter le Resizable BAR, il convient de vérifier plusieurs points. Il est d'abord nécessaire de disposer d'un processeur capable de le gérer : chez AMD, ce sont les Ryzen de série 3000 et de série 5000 qui en ont la capacité.

Du côté d'Intel, techniquement, la chose est ancienne, et possible depuis les CPU Haswell. Pour une raison inconnue, les fabricants de cartes mères ne l'ont toutefois jamais rendu accessible et ce n'est qu'avec les chipsets série 300 que la chose s'est généralisée pour le grand public.

Après les Radeon RX, les GeForce se sont rapidement converties au Resizable BAR © NVIDIA

Bien sûr, il est aussi très important que la carte graphique soit compatible avec cette technique : là, pas de jaloux, il faut nécessairement se tourner vers les dernières générations. Chez NVIDIA ce sont les RTX série 3000 et chez AMD les Radeon RX série 6000.

Enfin, et c'est un point que l'on peut rapidement oublier, il est absolument indispensable que la carte mère elle-même gère la chose via un BIOS UEFI avec le réglage du CSM désactivé. Dans ces conditions, on peut activer l'option depuis ledit BIOS de la carte mère.

Et les performances alors ?

Vous remplissez toutes les conditions techniques pour l'activation du Resizable BAR et vous pensez l'avoir bel et bien rendu opérationnel dans le BIOS de votre machine ? Vous pouvez le vérifier très simplement avec l'utilitaire GPU-Z qui vous précisera s'il est ou non actif.

Des gains estimés à plus ou moins 6% en moyenne sur la Radeon RX 6800 XT © AMD

Vous vous en doutez, il n'est évidemment pas question de doubler les performances de notre configuration en activant simplement le Resizable BAR. Toutefois, AMD avait souligné des performances en hausse de 6 % en moyenne et pouvant atteindre 13 % en fonction des cas : un progrès non négligeable.

Nos confrères de TechPowerUp se sont plus particulièrement penchés sur le cas des solutions NVIDIA, auxquelles ils ont fait passer une ribambelle de tests pour déterminer l'impact du Resizable BAR sur certains des jeux les plus en vue du moment.

Reprenons d'abord les résultats observés par nos confrères sur DOOM Eternal, Far Cry 5 et Red Dead Redemption 2… Des résultats qui n'ont d'ailleurs rien d'époustouflants, même si heureusement, il n'y a jamais de perte en activant le Resizable BAR.

Avec des jeux comme Assassin's Creed Valhalla ou Cyberpunk 2077 les résultats sont déjà un peu plus probants, mais c'est sur Gears 5 que l'on remarque les plus gros gains : parfois près de 20 % de mieux en activant l'option « magique » sur certaines solutions NVIDIA.

L'étude proposée par TechPowerUp est évidemment plus complète que notre petit résumé et nous vous invitons à la consulter dans le détail. On retiendra cependant que si l'option Resizable BAR n'a rien de miraculeux, elle n'a jamais d'effets indésirables. Bon point.

De plus, sur certains jeux, on observe des gains intéressants et même impressionnants dans de rares cas. Le Resizable BAR ne saurait justifier un changement de matériel. En revanche, pour les joueurs déjà équipés, il constitue un petit plus dont on aurait évidemment tort de se priver.

Source : TechPowerUp