Jensen Huang confirme que l’annulation de l'acquisition n’entraîne aucun changement de stratégie et que NVIDIA a toujours un contrat de licence de 20 ans avec ARM qu’il mettra à profit pour élaborer ses CPU, GPU et DPU.
Au cours de l’été 2020, nous apprenions que NVIDIA envisageait de racheter ARM pour environ 32 milliards de dollars. Cependant, au fil des mois, cette acquisition, examinée par les organismes de régulation de plusieurs pays, a semblé de plus en plus compromise. Finalement, le couperet est tombé début février : le rachat d'ARM par NVIDIA n'a pas abouti. Un revers évident pour NVIDIA, mais qui ne remet pas en cause la stratégie de l’entreprise selon son P.-D.G. C’est du moins ce qui ressort des propos tenus par Jenseng Huang dans une interview accordée à VentureBeat.
Un client parmi d’autres
Alors que le média l'a questionné sur la « stratégie post-ARM » et un éventuel changement d'orientation stratégique à la lumière de cette annulation, Jensen Huang a répondu :
« Étant donné que nous n'avions pas achevé la fusion avec ARM, les stratégies qui auraient découlé de celle-ci n'ont jamais été discutées. Notre stratégie est donc la même. Nous faisons du calcul accéléré partout où il y a des CPU. Nous le ferons pour les processeurs x86. Et nous le ferons pour ARM. Nous développons tout un tas de CPU ARM et de SOC. […] Nous avons un contrat de licence de 20 ans avec ARM. Et nous allons continuer à profiter de tout cela […]. Nous continuerons à élaborer des CPU, des GPU et des DPU ».
Vous l’aurez compris, NVIDIA restera donc un client d’ARM. Simplement, contrairement à ce que lui aurait permis l’acquisition, la société ne sera pas en mesure de dicter la feuille de route l'entreprise britannique pour les années à venir. Parmi les solutions ARM de NVIDIA, citons le processeur Grace.
x86, ARM et RISC-V
Par ailleurs, outre les architectures x86 et ARM, NVIDIA a bien l’intention d’exploiter aussi le RISC-V. Au journalise de VentureBeat lui demandant si NVIDIA envisageait de s’orienter plus spécifiquement vers le RISC-V – maintenant que l'accord avec ARM n’avait pas abouti – Jensen Huang répond :
« Nous utilisons l’ISA RISC-V. Nous sommes des utilisateurs de RISC-V dans nos GPU. Nous l'utilisons dans plusieurs domaines. Pour les contrôleurs système, à l'intérieur du GPU Bluefield, il y a un moteur d'accélération RISC-V, si vous voulez, un moteur programmable ».
Jensen Huang conclut avec une anaphore à faire pâlir François Hollande : « Nous utilisons RISC-V quand cela a du sens. Nous utilisons ARM quand cela a du sens. Nous utilisons x86 quand cela a du sens ».
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Source : VentureBeat