L'organisme China Labor Watch met aujourd'hui en avant dans un rapport le fait que l'entreprise chinoise HEG Electronics, qui fabrique de nombreux produits de la firme sud-coréenne Samsung, emploie des enfants dans ses usines. Une enquête qui relance la polémique des conditions de travail dans le pays.
Après Foxconn, c'est au tour de HEG Electronics de se retrouver sous des projecteurs dont il se serait sans doute bien passé. China Labour Watch, un organisme qui focalise son attention sur les conditions de travail en Chine, vient de publier un rapport accablant pour l'entreprise. Le document, disponible en ligne, révèle que la firme emploie des enfants de moins de 16 ans de son usine basée à Huizhou, dans la province de Guangdong.
7 enfants travaillent dans cette usine dans les « mêmes conditions difficiles » que les adultes, pour un salaire 30% inférieur à celui de ces derniers, explique le rapport (PDF), rédigé suite à des constats effectués par un représentant de China Labour Watch infiltré sur place en juin et juillet derniers. « La société a clairement violé les lois du travail chinois. Il faut sérieusement éclaircir la situation » a déclaré Li Qiang, le responsable de l'organisme, à Bloomberg. Les constats effectués dans le rapport ne s'arrêtent pas là et soulignent la cadence infernale de travail imposée aux 2000 employés de l'usine, qui travaillent de 11 à 13 heures par jour avec 40 minutes de pause, et dorment et mangent dans des conditions jugées « épouvantables ».
Si HEG Electronics se retrouve au coeur de l'affaire, cette dernière cible également Samsung, dont HEG est le sous-traitant. La firme sud-coréenne, actuellement embarquée dans plusieurs procès avec Apple, a rapidement pris la parole : « Samsung Electronics a réalisé deux inspections distinctes sur place concernant les conditions de travail chez HEG cette année, mais n'a constaté aucune irrégularité à ces occasions » a déclaré un porte-parole de la firme, qui a ajouté qu'une enquête approfondie allait être menée « le plus tôt possible. » Le rapport indique quant à lui que « le travail des enfants est une pratique courante dans l'usine » où 80% des employés sont des étudiants qui travaillent, mais dont l'âge doit normalement se situer au minimum au-dessus de 16 ans.
Ce n'est pas la première fois que China Labour Watch dénonce une telle situation dans les usines chinoises : l'organisme s'était déjà infiltré chez Foxconn en 2010 pour mettre en avant la misère des employés de ses usines, qui sous-traitent notamment pour Apple. A titre de comparaison, China Labour Watch estime que la qualité des conditions de travail chez HEG est « bien en-dessous » de celle constatée chez Foxconn.