Deux semaines après avoir été banni du territoire américain, le constructeur chinois Xiaomi riposte et dépose une plainte.
Smartphones, ordinateurs, trottinettes, ou encore drones et enceintes connectées, Xiaomi multiplie les produits high tech et l'entreprise doit désormais compter sans les investissements du marché américain. Mais la société n'entend pas se laisser faire.
Une plainte contre la Défense et le Trésor des Etats-Unis
Reuters rapporte que Xiaomi a déposé une plainte à l'encontre du département du Trésor et de la Défense des États-Unis.
Selon Xiaomi, la restriction imposée par le gouvernement américain est illégale et anticonstitutionnelle. L'entreprise affirme en effet ne pas être associée au Parti communiste chinois.
Rappelons que le mois dernier, l'administration américaine a ajouté la société Xiaomi sur sa liste noire interdisant les investissements américains en sa faveur, en raison d'une affiliation soupçonnée au parti de Xi Jinping. En d'autres termes, les autorités américaines craignent que Xiaomi ne collecte un peu trop de données des utilisateurs américains pour le compte de son gouvernement. En outre, pour l'administration américaine, les revenus de Xiaomi participeraient au développement militaire de la Chine.
Le gouvernement américain estime ainsi que Xiaomi ne respecte pas ses règles de commerce et demande aux entreprises américaines de cesser tout investissement, qui sera jugé illégal à partir du 15 mars prochain.
Xiaomi mis à terre
Pour Xiaomi, les conséquences de cette décision causerait des dommages irréparables. Le plaignant explique en effet que trois de ses principaux actionnaires sont américains. Sans le soutien de ces derniers, la société serait mise à mal sur un terrain particulièrement concurrentiel.
Xiaomi ajoute qu'associer son image à l'armée chinoise affecte grandement ses relations économiques ainsi que sa réputation auprès des consommateurs. L'entreprise assure être détenue à 75 % par les deux co-fondateurs Lin Bin et Lei Jun et qu'aucun des actionnaires n'est lié à une organisation militaire chinoise.
Huawei ou ZTE ont également fait les frais de cette guerre commerciale initiée par la présidence du gouvernement de Donald Trump. Si l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche est perçue comme un soulagement pour certains, rien n'indique toutefois qu'il mènera une politique commerciale différente.
Reste que contrairement à Huawei, Xiaomi ne dispose pas d'équipement réseau pouvant potentiellement faire craindre des problèmes d'espionnage ou mettre à mal le marché de la 5G aux États-Unis. Cela pourrait être suffisant pour que les États-Unis fassent machine arrière… Affaire à suivre donc.
Source : Reuters