Le Pentagone (département de la Défense des États-Unis) © Pixabay
Le Pentagone (département de la Défense des États-Unis) © Pixabay

Le département américain de la Défense a publié, mercredi, une liste d'une vingtaine d'entreprises chinoises qui seraient toutes, selon lui, sous contrôle ou au service de l'armée de l'empire du Milieu.

Les griefs et accusations portés à l'encontre des entreprises chinoises, Huawei en tête, ont franchi un nouveau cap ce mercredi. L'administration Trump, via le département de la Défense des États-Unis, a décidé de rendre public un document dans lequel elle identifie 20 entreprises opérant aux USA comme étant au service ou étant contrôlées par l'armée chinoise. Parmi celles-ci, on retrouve le géant des smartphones et équipements mobiles, Huawei.

Télécoms, ferroviaire, aéronautique, des géants chinois pointés du doigt

Le Pentagone a été sommé d'enquêter et de dresser la liste des entreprises chinoises présentes sur le sol américain (que ce soit par la production ou l'exportation de biens ou de services) qui seraient à la solde de l'armée chinoise. Le ministère américain de la Défense a fait fuiter l'identité des sociétés identifiées, qui fait suite à la liste noire commerciale publiée en 2019, qui avait alors placé Huawei en fâcheuse posture.

Le département américain dispose de ce pouvoir sur la base d'une loi de 1999, votée lorsque le Congrès souhaitait s'assurer que l'entrée de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) n'aiderait pas l'empire du Milieu à accéder aux technologies militaires américaines, dans le but de fournir et renforcer ses propres capacités.

Sur cette dernière liste, on retrouve bien entendu la firme de Shenzhen. Huawei y figure notamment en compagnie de Hikvision, une entreprise présente aux États-Unis (et même en France), connue pour ses solutions de sécurité et ses caméras de vidéosurveillance. Les deux principaux opérateurs de télécommunications chinois, China Mobile et China Telecom, font également partie de la liste américaine, ainsi que Aviation Industry Corporation of China (AVIC, constructeur aéronautique) ou encore China Railway Construction Corporation Limited (CRCC), premier fabricant mondial de trains, qui a décroché des contrats à Chicago, Los Angeles, Boston et Philadelphie.

Une liste qui pourrait ouvrir le volet des sanctions financières

Depuis plus d'un an, Huawei est plongée au cœur d'un différend sino-américain avec comme acteur principal un Donald Trump qui accuse l'entreprise d'espionnage pour le compte du renseignement chinois, en se basant notamment sur des technologies mobiles comme la 5G (où pourtant, un pas en avant semblait avoir été fait ces derniers jours). Des allégations démenties à plusieurs reprises par Pékin et l'entreprise.

Suite à la publication de la liste du Pentagone, Hikvision a réagi et évoqué des allégations "sans fondement", réfutant le fait d'être une "entreprise militaire chinoise." L'entreprise basée à Hangzhou confirme n'avoir jamais participé à des travaux de recherche et développement dans le but de mettre au point des technologies militaires, et collaborerait actuellement avec le gouvernement américain pour clarifier sa situation.

La publication de la liste -sous pression d'élus américains démocrates et républicains- offre officiellement à Donald Trump le pouvoir de prendre des mesures économiques urgentes, dont des sanctions financières. Une menace qui grondait depuis plusieurs mois et qui ne devrait faire qu'aggraver la situation économique déjà très tendue entre les États-Unis et la Chine.

La liste des entreprises chinoises affiliées à l'armée chinoise, selon les USA (© Reuters)
La liste des entreprises chinoises affiliées à l'armée chinoise, selon les USA (© Reuters)

Source : Reuters