Le groupe pétrolier Total a inauguré la semaine dernière son supercalculateur, basé au Centre scientifique et technique de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques. De quoi « placer désormais le groupe parmi les dix premières entreprises mondiales en termes de puissance de calcul », se targue la société dans un communiqué. Avec une puissance de calcul pouvant atteindre 2,3 Pflops, « Pangea » serait l'un des plus véloces détenus par une société privée.
L'investissement aura coûté 60 millions d'euros sur quatre ans à la société de Christophe de Margerie, une bouchée de pain pour le pétrolier qui en 2012 a dégagé quelque 12 milliards d'euros de bénéfices. Le système a été élaboré par SGI. Son architecture repose sur 110 000 cœurs de calcul, 42 To de mémoire RAM, 7 Po de capacité de stockage (douze baies de 600 disques durs de 1 To chacun) et une puissance électrique de 2,8 MW, explique Total.
Par souci d'écologie, si on en doutait, le pétrolier souligne que l'énergie dégagée par le supercalculateur est récupérée afin de « chauffer la totalité des bâtiments du Centre scientifique et technique ». Pangea sera utilisé par les services d'imagerie et d'interprétation sismique du centre de recherche pétrolière de Total, pour la modélisation des sous-sols et la simulation du comportement des réservoirs.
Le supercalculateur, dont Total envisage de doubler la puissance de calcul à l'horizon 2015, sera également mis à contribution « comme un outil d'aide à la décision pour l'exploration de zones géologiques complexes et pour accroître l'efficacité de la production d'hydrocarbures dans le respect de la sécurité et de l'environnement », indique encore la société.