Une nouvelle série noire frappe les propriétaires de Citroën C3, dont les banquettes arrière disparaissent mystérieusement. Le phénomène insolite, qui s'ajoute aux soucis connus du moteur PureTech, laisse constructeur, police et assureurs complètement démunis.

Les banquettes arrière des Citroën C3 disparaissent mystérieusement © SanechkaSparrow / Shutterstock.com
Les banquettes arrière des Citroën C3 disparaissent mystérieusement © SanechkaSparrow / Shutterstock.com

La Citroën C3 semble frappée d'une étrange malédiction. À peine les propriétaires se remettent-ils des problèmes de fiabilité du moteur PureTech que voilà une nouvelle tuile : leurs banquettes arrière deviennent la cible de voleurs, vous ne rêvez pas ! Le phénomène prend d'ailleurs une ampleur inquiétante en région parisienne, et s'étend même dans toute la France. Les commissariats enregistrent des dizaines de plaintes mensuelles pour ce larcin aussi étonnant que préjudiciable.

Un trafic de banquette de Citroën C3 qui intrigue les forces de l'ordre

Les commissariats franciliens croulent sous les plaintes similaires. À Neuilly-Plaisance, Villeparisis ou Versailles, le scénario est identique. Des propriétaires découvrent leur C3 avec une vitre brisée et sans banquette arrière. Les forces de l'ordre ont déjà procédé à plusieurs arrestations, comme celle d'un résident de Sarcelles (95), qui comptabilisait 14 vols de banquettes de C3 à son actif. Un type de larcin inhabituel qui laisse perplexes les enquêteurs, comme le rapporte l'UFC-Que Choisir.

Sur Facebook, des groupes entiers se constituent pour partager ces mésaventures et photos de C3 dépouillées. L'association Sécurité et Réparation Automobiles (SRA), qui regroupe les assureurs automobiles, confirme à l'UFC-Que Choisir « des remontées du terrain indiquant un développement de vols de certaines pièces de véhicules ». Un phénomène confirmé par les chiffres officiels du service statistique ministériel de la sécurité intérieure, avec une progression de 4% des vols d'accessoires automobiles en 2024.

De son côté, Citroën semble désemparé. Ni le constructeur ni la préfecture de police de Paris ne parviennent à expliquer ce phénomène, tandis que les délais de remplacement annoncés par les concessionnaires atteignent 6 à 8 mois. Cette nouvelle déconvenue s'ajoute aux récents déboires de la marque avec son moteur 1.2 PureTech, dont les problèmes ont déjà terni l'image des véhicules aux chevrons.

Des hypothèses de trafic parallèle qui se précisent

L'explication la plus crédible vient d'un réparateur automobile interrogé par l'UFC-Que Choisir. Il existerait en fait un marché parallèle né d'un besoin très spécifique. De nombreuses C3 de société, commercialisées avec seulement deux places avant, doivent être reconverties en configuration cinq places avant leur revente aux particuliers. Et figurez-vous que cette transformation serait compliquée par les pénuries de pièces détachées chez Citroën.

L'impact financier pour les victimes est malheureusement considérable. Remplacer une banquette avec des pièces neuves peut coûter jusqu'à 6 000 euros, contre 1 500 euros pour une pièce d'occasion. Les assureurs, déjà échaudés par les problèmes récurrents du moteur PureTech, voient se multiplier les dossiers de sinistres disons atypiques, qui forcément alourdissent encore le bilan de fiabilité du modèle.

L'affaire fait en tout cas écho à un autre vol ciblé qui touche l'industrie automobile française : les caméras de recul des Renault Clio 5, Captur et Megane. Les dispositifs, simplement collés dans le logo en losange du coffre, sont dérobés en moins de deux minutes pour être revendus 50 euros entre particuliers, alors qu'ils coûtent 195 euros neufs. Comme pour les banquettes de C3, le constructeur au losange semble ignorer le problème et n'envisage aucune modification du système de fixation.