En revanche, ARM a vu son bénéfice net plonger de 18,7% sur la période, soit 16 millions de dollars, en raison d'un litige portant sur une licence, et dont le règlement a coûté à la société près de 64 millions de dollars. Sans cela, le résultat net d'ARM a fait un bond annuel de 47% ce trimestre comparé à 2012.
À chaque vente réalisée, le britannique récolte des royalties, soit 119,3 millions de dollars au total en trois mois - c'est 23% de plus que l'année dernière. C'est la moitié du chiffre d'affaires de la société. L'autre grosse partie du chiffre d'affaires est générée par la concession des licences aux sociétés comme Samsung ou Qualcomm. Cela représente 88,3 millions de dollars, soit 31% de plus sur une année.
Au cours du dernier trimestre, 25 nouveaux contrats de licence ont été conclus, dont la moitié avec des fabricants de semi-conducteurs asiatiques. ARM dit observer une augmentation du nombre de licences dans cette région, et plus particulièrement en Chine, où le groupe y a signé son premier partenariat.
La source des mobiles, pas prête de se tarir
Dans l'ensemble, la moitié des puces reposant sur une architecture ARM sont destinées aux mobiles, une sur cinq à l'entreprise et un quart aux appareils embarqués. Dans le segment des smartphones, le haut de gamme a progressé de 30% sur un an, ce qui constitue un bon relai de croissance pour sa technologie « big.LITTLE », utilisée avec les puces Cortex-A7 MPCore (LITTLE) et Cortex-A15 MPCore (big).
Cette innovation été introduite pour la première fois au trimestre dernier. Pour rappel, il s'agit d'utiliser simultanément un processeur à très faible consommation (LITTLE) comme unité de calcul principale et plusieurs microprocesseurs de plus forte puissance (big), s'activant en cas de besoins importants. Le but est d'économiser de la batterie, un vrai enjeu sur mobile, sans sacrifier la puissance de calcul.
D'ici 2017, ARM prévoit que 400 millions de smartphones premium seront livrés dans le monde. Ce n'est rien comparé aux anticipations sur le marché de l'entrée et du milieu de gamme. Ces segments devraient représenter 1,4 milliard de terminaux livrés à cette échéance - contre 730 millions en 2012 pour toutes les gammes. Ces perspectives promettent un bel avenir aux puces Cortex-A et Mali.
Sur l'ensemble des appareils électroniques « intelligents » et portables, ce qui recoupe les tablettes, les netbooks et les ordinateurs portables, ARM estime qu'il accroitra sa part de marché au-delà des 50% au cours de cette année, contre 40% en 2012 et 20% en 2011. Notamment grâce aux tablettes à bas coût.
AMD croit aux serveurs sur architecture ARM
Mais la mobilité ne suffit pas à rassasier le britannique, qui lorgne de plus en plus sur le marché des serveurs, où ses qualités en matière de consommation et de densité commencent à être reconnues. Le britannique indique avoir perçu ses premières royalties de ce secteur au deuxième trimestre. Il comptera aussi sur AMD, lequel a changé son fusil d'épaule au profit de l'architecture ARM 64 bits, « Seattle ».
Ces puces, qui auront jusqu'à 16 cœurs, promettent d'être environ quatre fois plus véloces et plus économes que par exemple l'Opteron X quad core basé sur l'architecture x86. En plus de Dell ou de HP qui mènent déjà des tests en ce sens, AMD dit croire en cette architecture pour les services cloud notamment, et prévoit que les puces ARM possèderont 20% du marché des serveurs d'ici 2017.
« Historiquement, ce sont toujours les petits processeurs, moins onéreux et en grand volume qui l'ont toujours emporté », prophétisait le mois dernier Andrew Feldman, le responsable de la division serveur chez AMD. Le britannique se veut prudent, et table sur un bilan annuel juste conforme aux prévisions.
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