EMC : les baies VNX passent la seconde, cap sur la mémoire Flash et MCx

Alexandre Laurent
Publié le 05 septembre 2013 à 10h26
Leader mondial du stockage, EMC a dévoilé mercredi à Milan la nouvelle génération de ses baies de stockage hybrides VNX, qui promettent des performances en hausse significative pour un coût de possession réduit.

Lors de la conférence donnée aux investisseurs suite à la publication de ses résultats pour le deuxième trimestre, EMC avait esquissé les grandes lignes de ce que seraient ses annonces produit sur la fin de l'année, en réaffirmant que son catalogue serait suffisamment musclé pour que la société parvienne à réaliser ses objectifs sur un marché mondial du stockage stagnant. Sur le milieu de gamme, terrain compétitif où sévissent NetApp, IBM, HP, Dell et d'autres acteurs spécialisés, l'offensive d'EMC passera désormais par une gamme VNX qu'on promet bien plus compétitive, essentiellement grâce à une nouvelle couche logicielle capable de répartir plus finement la charge entre les différents cœurs x86 disponibles et, surtout, une conception qui place la mémoire Flash au premier plan.

Entre la campagne en forme de teasing conduite par l'américain sur les réseaux sociaux et quelques fuites survenues cet été dans la presse, il ne faisait guère de doute qu'EMC allait procéder cette semaine au renouvellement de sa gamme de stockage unifié. L'idée, ici, consiste rappelons-le à proposer une baie de stockage modulaire, au sein de laquelle deux jeux de composants se chargent de gérer lecture et écriture en mode bloc au travers des protocoles natifs standard (iSCSI, FCoE, Fibre Channel) ou en mode fichier (autrement dit, en SAN ou en NAS). Une interface unifiée surmonte ce montage, qui s'administre donc comme un seul et même ensemble (via Unisphere).

0190000006620138-photo-emc-vnx.jpg

Comme la plupart de ses concurrents, EMC proposait déjà au sein de sa gamme VNX, lancée début 2011, d'installer au dessus des disques durs un cache à base de mémoire Flash (SSD), capable d'accueillir les données demandées par les applications clientes. Mercredi, lors d'un évènement de lancement à Milan, le constructeur a toutefois fait valoir les limites de cette démarche en expliquant que les systèmes de type VNX restaient avant tout pensés et conçus pour des disques durs et des contrôleurs limités en nombre de cœurs. Explosion du volume de données, réduction des coûts de revient de la mémoire Flash et arrivée de processeurs plus performants en multi-coeurs l'auraient conduit à repenser sa gamme, qui arrive donc en version 2. « Il ne s'agit pas d'un simple refresh, mais d'une véritable nouvelle architecture », a clamé David Goulden, président et COO d'EMC.

Cette nouvelle architecture consiste principalement en une refonte de l'environnement maison, désormais baptisé MCx, nom censé souligner son caractère éminemment« multi-cœurs », qu'il s'agisse des contrôleurs ou de la distribution du cache et de la mémoire Flash. En pratique, l'américain concède qu'avec la génération VNX précédente, les opérations d'écriture pouvaient assez rapidement saturer certains cœurs x86 disponibles alors que les autres restaient au repos. Avec MCx, il promet une charge répartie plus équitablement, censée se traduire par une progression sensible du nombre d'opérations traitées. 10% du code de l'OE (Operating Environment) des VNX actuels auraient pour ce faire été réécrits. Pour lever les doutes quant à la robustesse d'un logiciel désormais moins éprouvé, EMC a convoqué lors de son lancement à Milan la banque Citi Group ou l'écurie de F1 Lotus, qui comptaient au nombre des bêta-testeurs satisfaits.

0190000006620134-photo-emc-vnx.jpg

Sur le plan des performances, le principal volet des optimisations tient à la mécanique de répartition des données selon les supports (tiering), appelée FAST Cache chez EMC, et à la façon dont celle-ci gère le cache de mémoire Flash intégré à la baie. Partant du principe qu'environ 5% des données stockées sont réellement chaudes (autrement dit, appelées par les applications), FAST Cache les fait systématiquement transiter par la Flash lors d'un accès. Elles y restent jusqu'à ce qu'elles ne soient plus sollicitées ou cèdent la place à d'autres données plus urgentes lorsque le cache se remplit à plus de 80%. Forts de ce cache, les VNX lancés cette semaine sauraient traiter quatre fois plus de transactions ou héberger quatre fois plus de machines virtuelles que ceux de la génération précédente.

MCx signe également la prise en charge de la déduplication des données sur la partie blocs, qui vient donc compléter celle déjà assurée sur les fichiers, et permet à EMC de se mettre à niveau, sur le plan fonctionnel, avec son grand rival NetApp. Par défaut, la déduplication est opérée deux fois par jour, en tâche de fond, l'utilisateur ayant logiquement la possibilité de modifier ces paramètres.

Côté matériel, les spécifications sont revues à la hausse, avec un cœur de gamme désormais capable d'accueillir de 250 à 1500 disques durs selon les modèles (VNX5350, 5400, 5600, 5800 et 7600). L'ensemble bénéficie du passage au PCI-Express 3.0, ainsi qu'à des liens SAS 6 Gb/s.

Pour ce qui est du volet SAN, la montée en gamme se traduit par un processeur de stockage plus véloce (deux pour le VNX8000) et une quantité de mémoire vive s'échelonnant de 16 à 128 Go. Côté fichier cette fois, le VNX5400 permet d'installer sous forme de lames un ou deux processeurs (Xeon 5600) accompagnés de 6 Go de mémoire vive, quand un VNX8000 en accueillera entre deux et huit. L'ensemble est fait pour accueillir des disques 2,5 pouces ou 3,5 pouces (en SAS ou nearline SAS) et prévoit toujours l'installation de modules de stockage Flash utilisés pour les données les plus sollicitées, avec désormais la possibilité de gérer un cache de 4,2 To au maximum, contre 2 To précédemment. Sur l'entrée de gamme, les VNXe sont remplacés par deux nouvelles références, les 3200 et 3400.

Les deux châssis les plus haut de gamme (7600 et 8000) seront par ailleurs déclinés en version VNX-F, avec un stockage intégralement à base de mémoire Flash MLC. Avec une telle configuration, soutenue par 32 cœurs x86, EMC se dit en mesure de délivrer plus d'un million d'IOPS sur une capacité globale de 600 To. Des chiffres séduisants, que l'américain promet de rendre « accessibles » en arguant d'un prix de l'ordre de 1 dollar au Go pour ses cartes SSD dédiées à VNX.« Cette nouvelle gamme s'adresse vraiment aux entreprises qui traitent des charges de travail extrêmement variées, et cherchent le meilleur compromis entre performance et prix », résume Bharat Badrinath, directeur senior de la branche Global Solutions Marketing. Interrogé par nos soins, il confirme que les clients VNX actuels ne recevront pas (en tout cas, pas pour l'instant) de mise à jour leur apportant tout ou partie des nouvelles fonctions intégrées à MCx. Les intéressés n'adhéreront pas forcément à l'idée, exprimée, selon laquelle leur hardware se révèlerait le facteur limitant.

0190000006620136-photo-emc-vnx.jpg

Les systèmes VNX de nouvelle génération sont immédiatement disponibles au travers du réseau EMC, avec un prix de départ inférieur à 20 000 dollars. On les retrouve également dès à présent dans les plateformes « de référence » Vspek et Vblock.
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles