Le récent rachat de l'éditeur de sécurité McAfee par Intel a mis sous pression l'autre grand du secteur, Symantec. Avec une transaction à 7,68 milliards de dollars, le McAfee nouveau dispose de la puissance du fondeur, et de ses envies de taquiner le monde de la sécurité.
Car le marché de la sécurité des données a été bousculé, hier, par la signature de l'accord de vente. Ce marché, qui devrait atteindre 16,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires cette année selon Gartner, se développe pour le grand public et les professionnels, à mesure que les ordinateurs portables, les serveurs, les smartphones et les instruments Internet se multiplient. Et avec l'intention d'Intel de développer des programmes de protection au sein même des puces, la protection des données pourrait atteindre une nouvelle étape, rendant les systèmes plus difficiles à attaquer.
Selon James Covello, analyste chez Goldman Sachs, ceci pourrait marquer la nécessité de chercher de nouveaux partenariats chez des fabricants, comme HP, IBM ou Oracle. Pour ces différents analystes, le rachat de McAfee était plus plausible que celui de Symantec, qui n'est pas une cible immédiate pour une tentative d'OPA, étant donnée sa valeur sur le marché de 10,9 milliards de dollars. Son action a encore pris 43 cents, ou 3,2%, ce week-end sur le marché Nasdaq.
Une porte-parole de Symantec, Erin Roche, a expliqué dans un email que le rachat de McAfee « souligne la pertinence et le besoin de sécurité croissants qui s'étend au-delà des PC. » Le plus grand éditeur mondial de solutions de sécurité a notamment essayé de pénétrer un peu plus le marché des datacenters, avec toutefois un succès mitigé pour l'instant. Alors que Symantec a racheté en 2005 l'entreprise de sécurisation Veritas pour 10,2 milliards de dollars, les investisseurs ont été relativement déçus. Symantec a néanmoins racheté 21 entreprises depuis.
Mais dans l'optique de partenariats, IBM, Oracle ou HP pourraient être intéressés par l'alliance avec Symantec. Plus que par son rachat, en tous cas, puisqu'ils ne sont pas directement en compétition avec Intel, selon Covello. « Nous nous attendons à ce que ces entreprises préfèrent un partenariat avec des entreprises plus grandes, » comme Symantec. Ce qui serait une stratégie pertinente, selon un analyste d'UBS, qui estime que « les industriels des nouvelles technologies tentent de consolider le marché en devenant des points de vente uniques. Je ne pense pas qu'Intel en ait fini avec le rachat d'éditeurs de logiciels de sécurité. »