Si les agents de la NSA s'opposent les uns aux autres quant à la possibilité de négocier avec Edward Snowden pour récupérer les documents volés, il y a un point sur lequel tous semblent d'accord : quantifier le total des fichiers récupérés par l'analyste semble très compliqué. C'est ce que rapporte le New York Times, qui se base sur des déclarations de « hauts responsables gouvernementaux » pour avancer l'information.
Dans la presse, on a entendu parler de 1,5 ou 1,7 million de documents, mais, concrètement, la NSA piétine après 6 mois d'enquête. L'une des raisons à cela : l'installation d'Hawaï où travaillait Edward Snowden ne disposait pas d'un logiciel suffisamment à jour pour surveiller toute l'activité du parc informatique. Résultat : impossible de connaitre avec exactitude le nombre de documents extraits par l'analyste, qui a également couvert ses traces en utilisant les identifiants de nombreux agents sur place.
« Ils ont passé des centaines et des centaines d'heures à tenter de déterminer tout ce qu'il a récupéré, et ne le savent pas encore » a expliqué un responsable administratif en évoquant le travail des enquêteurs. « Je sais que ça semble fou, mais tout est fou dans cette affaire ».
En fin de semaine dernière, l'agent de la NSA Rick Ledgett a expliqué dans l'émission américaine 60 Minutes que, « d'un point de vue personnel », il estimait qu'une tentative de négociation avec Snowden pourrait être une bonne méthode pour tenter de récupérer les documents en échange d'une éventuelle amnistie. « Ca vaudrait la peine d'en discuter » estime-t-il. Une perspective que ne partage pas du tout l'actuel directeur de la NSA, Keith Alexander, qui estime qu'une telle démarche pourrait légitimer les fuites.
De son côté, Edward Snowden a déclaré en octobre avoir donné tous les documents qu'il avait en sa possession à un petit groupe de journalistes, et n'en avoir gardé aucune copie. La NSA semble quant à elle convaincue que l'analyste, qui réside et travaille actuellement en Russie, n'a pas abattu toutes ses cartes.