Spécialisée dans le développement de programmes destinés à la surveillance ou à l'intrusion sur les réseaux, la société italienne Hacking Team est victime d'un piratage. Elle propose aux gouvernements ou aux pouvoirs publics des outils d'interception des communications entre internautes.
Depuis ce dimanche, des hackers sont parvenus à mettre la main sur pas moins de 400 Go de données lui appartenant. Le document disponible en ligne recense les e-mails de l'entreprise mais également certains codes sources de ses logiciels ou encore des dossiers privés. Le compte Twitter de l'entreprise a pointé vers des documents privés hébergés sur Mega ou a permis de se procurer, via un fichier torrent, certaines données lui appartenant.
La société est considérée par Reporters Sans Frontières comme une « ennemie d'Internet » dans la mesure où elle fournit des moyens de surveillance aux autorités. Hacking Team possède par exemple un outil baptisé « Da Vinci » dont le but est d'intercepter et collecter des échanges a priori chiffrés sur les messageries comme Skype. Ce système autoriserait la mise en marche à distance de webcams ou de micros intégrés de postes informatiques ou de smartphones.
L'Allemagne, l'Italie et la Suisse seraient clients
Selon les premières observations de spécialistes tels que Christopher Soghoian, les documents mis en ligne mettent en lumière plusieurs Etats clients : la Corée du sud, le Kazakhstan, l'Arabie saoudite, l'Egypte, le Maroc, le Nigeria, le sultanat d'Oman, la Mongolie ou encore les Etats-Unis auraient passé contrat avec Hacking Team en vue d'utiliser certains de ses services. En Europe, l'Italie, le Luxembourg, la Pologne, l'Espagne, la Suisse, l'Allemagne, la Hongrie, Chypre sont également visés.De son côté, Hacking Team a mis son site hors ligne mais indique collaborer avec les autorités afin de trouver les auteurs de l'attaque. La société demeure cependant silencieuse quant aux informations révélées par ces documents.
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