commission européenne.jpg

L'institution bruxelloise a présenté, mardi, sa vision et ses objectifs pour réussir le transformation numérique européenne des dix prochaines années, qui devront être érigées en « décennie numérique ». On fait le point sur cette stratégie.

Sur le chemin d'une économie neutre pour le climat, circulaire et résiliente, l'Union européenne n'en perd pas moins ses ambitions de souveraineté numérique, à la fois des entreprises et des citoyens de la zone, dont les compétences en la matière doivent évoluer, pour contribuer à lutter contre les dépendances technologiques. La Commission européenne a dévoilé, mardi 9 mars, sa stratégie pour donner vie à son idée de « décennie numérique ».

Une boussole numérique qui fera l'objet d'un suivi des autorités européennes

Nous ne sommes pas dans un épisode de Koh-Lanta, mais la Commission européenne propose une « boussole numérique » visant à définir plus en détails ses ambitions pour 2030. Une date butoir qui vaut pour chacun des quatre points majeurs dessinant les contours de cette boussole :

  • Des citoyens dotés de compétences numériques, et des professionnels du numériques encore plus qualifiés. Bruxelles souhaiterait que d'ici 2030, 80 % des adultes disposent de compétences numériques de base. Et que l'UE emploie 20 millions de spécialistes des TIC, dont plus de femmes.
  • Des infrastructures numériques sûres, performantes et durables. Ici, l'UE prévoit une connexion internet en gigabit dans chaque foyer, et une couverture totale en 5G. La production mondiale des semi-conducteurs devra provenir à hauteur de 20 % de l'Union européenne, et la zone devra être propriétaire de son premier ordinateur quantique.
  • La transformation numérique des entreprises. 3 entreprises sur 4 devront utiliser des services dans le Cloud, l'IA et le big data. Bruxelles s'attend aussi à voir le nombre de licornes doubler (rappelons que la France mise sur 25 licornes dès 2025, contre une dizaine aujourd'hui).
  • La numérisation des services publics. Tous les services publics clés devront être disponibles en ligne, et chaque citoyen devra avoir accès à son dossier médical en ligne. L'UE mise sur une solution d'identification électronique utilisée par 8 citoyens sur 10.

Ces divers objectifs seront inscrits dans un programme de politiques, et des rapports annuels permettront le bon suivi de la boussole, qui ne devra pas perdre le Nord.

Offrir aux citoyens des droits en ligne aussi forts que les droits hors ligne

La Commission européenne compte sur les États membres pour faciliter le lancement de projet plurinationaux, avec des budgets pris en charge à la fois par les États, l'UE et le secteur. Les États devront consacrer au moins 20 % des financements prévus dans le cadre de leur plan de relance au développement numérique, ce qui n'est pas gagné. Des initiatives sur des administrations publiques connectées ou l'émergence d'une nouvelle génération de processeurs à basse consommation sont déjà soufflées par Bruxelles.

L'UE, via la Commission, se propose d'élaborer un cadre de principes numériques pour renforcer les droits des Européens. Il s'agira notamment, comme évoqué avec la boussole numérique, de favoriser la connectivité de haute qualité, de développer les compétences numériques et d'étendre les droits applicables hors ligne en ligne.

« La pandémie a révélé à quel point les technologies et les compétences numériques sont essentielles pour travailler, étudier et communiquer, ainsi que les points sur lesquels nous devons nous améliorer. Il nous faut maintenant réaliser cette décennie numérique de l'Europe afin que tous les citoyens et toutes les entreprises puissent accéder à ce que le monde numérique peut offrir de mieux. La boussole numérique que nous présentons aujourd'hui nous donne une vision claire de la manière d'y arriver », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Source : communiqué de presse