© SHVETS production / Pexels
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Le gouvernement s'est vu remettre un rapport qui propose une solution universelle, à l'horizon 2024, pour les personnes malentendantes, sourdes, sourdaveugles et aphasiques.

« Tous les Français doivent avoir accès aux services publics, sans distinction », a déclaré la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin. Et justement, à l'issue du comité interministériel du handicap du 3 février 2022, le Premier ministre a pris connaissance d'un rapport portant sur l'accessibilité téléphonique adaptée aux personnes sourdes, malentendantes, sourdaveugles et aphasiques, qui amène à plusieurs propositions. Car le constat est unanime : l'accessibilité téléphonique n'est pas appréhendée de manière homogène entre les services publics et privés concernés.

Des solutions manquantes pour les personnes sourdaveugles et aphasiques

Le rapport fut confié à Jérémie Boroy, président du Conseil national consultatif pour les personnes handicapées (CNCPH) et Anthony Colombani, directeur RSE, affaires publiques et communication de Bouygues Telecom. Il est censé proposer des pistes visant à améliorer les obligations d'accessibilité qui incombent aux acteurs que sont les opérateurs télécoms, les grandes entreprises et les services publics, comme le veut d'ailleurs la loi du 7 octobre 2016.

Jérémie Boroy et Anthony Colombani fait état d'un paysage fragmenté et d'une véritable complexité d'utilisation pour les usagers atteints de ces handicaps. Ils pointent aussi du doigt une trop faible sollicitation des centres relais téléphoniques des opérateurs et une communication quasi inexistante sur les dispositifs en place, outre l'absence partielle de solutions pour les personnes sourdaveugles, et carrément totale pour les personnes aphasiques. L'accessibilité aux services publics souffre aussi de sérieuses carences.

Fort du constat et des propositions du rapport, le gouvernement, mobilisant le ministère de la Transformation et de la Fonction publique et les secrétariats d'État des personnes handicapées et de la Transition numérique, a annoncé la mise en œuvre d'une solution universelle de l'accessibilité téléphonique à l'horizon 2024.

L'État veut reprendre la main et combler les carences à court terme

La solution-cible du gouvernement permettra aux personnes sourdes, malentendantes, sourdaveugles et aphasiques, que l'État estime à environ un million, d'appeler et de recevoir des appels sans distinction d'interlocuteur. Elles bénéficieront d'une interprétation en direct, en langue des signes, en langage parlé complété ou d'une transcription texte. L'utilisateur pourra ainsi recourir au fournisseur de solutions d'accessibilité de son choix, qui sera rémunéré en conséquence. Cette solution-cible prendra vie grâce à une gouvernance partagée entre les opérateurs, les services publics, les grandes entreprises et les représentants d'usagers. Les entreprises assujetties à ce projet pourront rejoindre la solution universelle ou proposer leur propre système d'accessibilité.

Les ministères ont aussi annoncé diverses actions qui aideront à améliorer la situation existante, comme la création d'un annuaire des services publics et privés d'ores et déjà accessibles. Cela permettra de simplifier le parcours d'appel des utilisateurs et de désengorger le centre relais téléphonique. Au mois d'avril sera aussi publié un plan métiers de l'accessibilité téléphonique, qui répondra aux besoins en ressources humaines des différents acteurs.

L'État a aussi officialisé le renforcement des responsabilités qui pèsent sur les grandes entreprises. La liste de celles qui ne respectent pas leur obligation d'accessibilité sera par exemple publiée, et le gouvernement ne s'interdit pas de les sanctionner dans un second temps. L'État promet, d'ici 2023, le lancement de la première étape de développement d'une solution adaptée aux personnes aphasiques.

« Les ministres s’engagent enfin à rechercher à brève échéance la conclusion d’un accord avec les opérateurs du centre relais téléphonique permettant de garantir la prise en charge des appels à destination des services publics qui ne se seraient pas déjà mis en conformité en proposant une solution d’accessibilité », conclut l'État.

Source : Gouvernement