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Toutes les Françaises et Français seront-ils bientôt raccordés à la fibre optique ? Certainement, selon le secrétaire d'État en charge du Numérique, Cédric O. Ce dernier a été invité à communiquer sur la question durant les Universités d'été du Très Haut Débit, qui se sont déroulées à Saint-Étienne les 6 et 7 octobre 2021.

Ainsi, 100 % de la population française serait éligible au très haut débit fibre (THD) dès la fin d'année 2022, dont 80 % par le seul biais de la fibre optique. Après vingt milliards d'euros investis au cours des dix dernières années dans le Plan France Très Haut Débit, l'objectif de François Hollande sera donc tenu.

9 ans et 20 milliards plus tard…

C'était l'une des promesses de campagne du candidat Hollande, les voilà exaucées par le président Macron. Le secrétaire d'État au Numérique du gouvernement de Jean Castex, Cédric O, a ainsi annoncé durant les Universités d'été du Très Haut Débit, les 6 et 7 octobre dernier, que la France tiendrait son objectif. Il s'agit de celui qui a été pensé et mis en place par François Hollande en 2013, dans le cadre du Plan France Très Haut Débit. Vingt milliards d'euros répartis entre des investissements émanant des collectivités territoriales, de l'État et d'opérateurs privés, pour proposer le très haut débit à toute la population d'ici 2022, c'est une promesse en passe d'être tenue.

80 % des foyers et entreprises devraient ainsi être éligibles à la fibre dès la fin 2022, à raison de 15 000 nouveaux raccordements potentiels par jour en ce moment et malgré cinq millions de foyers supplémentaires estimés à raccorder entre 2013 et 2022. « C'est un succès commun : des collectivités territoriales, des industriels et de l'État », revendique Cédric O. Et pourtant, du côté des opérateurs privés, c'est la traîne qui est soulignée par l'Arcep, qui attend notamment que soient raccordées les grandes villes, où 10 % (à 50 % !) des foyers ne sont pas éligibles, ainsi que les villes moyennes, où un foyer sur cinq n'est toujours pas raccordable malgré des promesses inverses pour 2020 par Orange et SFR.

Raccorder 80 % de la population via la fibre optique

En regardant de plus près la carte publiée par l'Arcep, les disparités dans la couverture nationale par le biais de la fibre optique demeurent. Si la Corrèze, département présidentiel s'il en est, bénéficie pour la très grande majorité de ses communes d'une couverture FttH supérieure à 80 %, au même titre que la Haute-Loire ou encore l'Oise, d'autres, à l'image de l'Ardèche (c'est étonnant…), la Drôme ou encore la Dordogne, sont largement à la traîne.

La faute notamment au coût de raccordement, d'une part, et à la volonté des fournisseurs d'autre part. Car si la question de l'investissement nécessaire comparé à la faible rentabilité d'un déploiement de la fibre dans les zones les plus reculées a déjà été soldée chez nos voisins britanniques et allemands, la question reste encore ouverte en France.

Si des solutions tierces peuvent être proposées, à l'image du câble, du VDSL ou encore du satellite via Starlink, il faut encore traiter le cas des deux millions de foyers qui doivent pouvoir disposer de débits supérieurs à 100 Mb/s et qui sont, pour l'heure, non éligibles à la fibre. Et ce ne sont pas les 150 millions d'euros de nouvelles subventions proposées par l'État qui devraient suffire, selon l'industrie, qui en attend trois fois plus. À moins qu'à l'issue de la nouvelle mission d'évaluation prévue par Bercy, prévue pour la fin d'année, l'État ne renonce à raccorder 100 % des Françaises et des Français à la fibre optique.