L'outil demandant aux iPhonautes leur autorisation préalable de partager leurs données de localisation fait le malheur des régies publicitaires.
D'après Location Sciences, une entreprise spécialisée dans la collecte et la revente desdites données, le constat est sans appel : il y a beaucoup moins de données de localisation sur le marché.
Haro sur la collecte de données
Alors que le taux de collecte des données de géolocalisation avoisinait les 100 % en 2016, le simple fait de proposer aux utilisateurs·rices de refuser ce tracking aura suffi à faire s'effondrer les chiffres. Selon Benoit Grouchko, P.-D.G. de Teemo (une plate-forme de data marketing mobile), moins de 50 % des usagers·ères autorisent désormais la collecte d'informations relatives à leur position sur iPhone.« Les gens ont décidé de mettre un terme au partage de leurs données de géolocalisation de façon universelle », constate Jason Smith, responsable business chez Location Sciences - une régie spécialisée dans ce type de données.
Une hostilité soudaine, dont les annonceurs éprouvent déjà les effets néfastes. « Cela a un impact sur la capacité à lier les utilisateurs qui font des recherches en ligne et qui achètent ensuite en magasin (...), la mesure du parcours des clients devient beaucoup plus opaque », regrette Paul Kasamias, Directeur associé pour Publicis Media Starcom.
Une dégringolade bien amortie
Une chute colossale, dont les effets seraient pourtant à minorer. Si la demande est désormais plus forte que l'offre sur le marché, les agences s'en frottent bien les mains. En réalité, cela leur permet surtout de vendre les données de localisation à un tarif bien plus élevé qu'auparavant ; leur rareté entraînant logiquement une inflation des prix.Pourtant, certains avertissent sur les dérives potentielles de telles barrières appliquées à des données que les annonceurs s'arrachent. Doug Chisholm, P.-D.G. de Rippll (un autre spécialiste de la géolocalisation), admet notamment être régulièrement contacté par des entreprises en pleine croissance, lesquelles se vantent « d'avoir encore plus de données qu'il y a un an ».
Pour lui, il n'est pas impossible que « certains acteurs contournent le règlement, et attendent que l'Information Commissionier's Office (régulateur britannique des données) clarifie la situation. Dans tous les cas » précise-t-il encore, il n'a « constaté aucun changement dans le nombre ou le type de données qui sont collectées et revendues ». De quoi minimiser l'impact réel de la politique d'Apple, laquelle est d'ailleurs aussi suivie du côté d'Android, qui propose une solution similaire.
Les applis de rencontres partagent vos données avec « des dizaines de tierces parties »
Et Jason Smith d'admettre, pour conclure, que si le positionnement GPS est bel et bien bloqué par les contre-mesures d'iOS 13, la localisation d'un individu peut toujours être déterminée de façon moins précise. « À la place (de la localisation GPS, NDLR), il y a un plus grand volume de données de faible qualité, que ce soit via l'opérateur de téléphonie ou les données relatives à l'IP ». De faible qualité, mais disponibles donc.
Via : Digiday