En réponse aux sanctions des puissances occidentales, la Russie est en train d'écarter Windows du paysage. Moscou veut faire la part belle à Linux et à l'open source.
Sur le plan international, la guerre menée en Ukraine par la Russie apporte depuis le début de l'année son lot de conséquences économiques, notamment dans le secteur des nouvelles technologies, chamboulé décision après décision. La dernière en date provient du ministère du Développement numérique russe, qui est en train de mettre en place un mécanisme qui va permettre le retrait progressif de Windows et de la société Microsoft du pays. Sur le marché des systèmes d'exploitation, le pays des Tsars veut faire de Linux sa nouvelle référence.
La Russie met Windows au placard
Se passer de Windows ne constitue, pour la Russie, qu'une étape supplémentaire. Dès le 4 mars, Moscou avait suspendu les ventes de tous les logiciels Microsoft, ce qui englobe Windows évidemment. De son côté, la firme de Redmond avait bloqué les mises à jour Windows 11 et 10 dans le pays.
Pour les particuliers, il reste possible de contourner ce blocage et de profiter encore des services Windows. Mais quid des entreprises et administrations russes, qui ont des comptes à rendre ? La Russie essaie de mettre la pression, et promet même que les éditeurs qui ne proposeront pas de logiciels compatibles avec les systèmes d'exploitation GNU/Linux perdront leurs avantages fiscaux, et ne seront plus prioritaires dans l'octroi de marchés publics.
Cette mesure, qui comprenez-le devienda bientôt légalement obligatoire en Russie, risque de provoquer quelques couacs, en raison du fait que les logiciels nationaux tournent, pour bon nombre d'entre eux, sous un OS Windows. Effectivement, 95 % des ordinateurs russes tourneraient sous Windows.
Une transition qui prendra du temps en raison d'un manque de développeurs
Si certains logiciels pourront être adaptés à Linux, d'autres devront être créés à partir de zéro. Cela concerne notamment des secteurs sensibles, comme l'industrie bancaire, et de nombreuses administrations et entreprises.
Il s'agit d'une mission ô combien difficile que se fixent les autorités russes, le payant manquant de main-d'œuvre. Les développeurs du système open source Linux sont en effet beaucoup moins nombreux que ceux maîtrisant l'environnement Windows notamment. La transition ne se fera pas en un jour.
Ce n'est en tout cas pas la première fois que la Russie fait part de sa volonté de se débarrasser de Windows au profit de Linux. En 2016 déjà, l'administration de Vladimir Poutine indiquait sa volonté d'écarter les logiciels américains affiliés à IBM, Oracle et Microsoft, craignant que ses systèmes militaires, tournant sous Windows notamment, ne soient victimes d'un cyberespionnage mené par les renseignements américains.
Sources : Kommersant, BFM