© Frederic Legrand - COMEO/Shutterstock.com
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Le dirigeant et fondateur de Meta n'aurait pas livré une chronologie exacte lors de son audition devant le Congrès américain en 2019.

Simple erreur de date ou manœuvre délibérée pour ne pas se retrouver mêlé à un scandale planétaire ?

Un scandale mondial et démocratique

En 2018, Meta, anciennement connue sous le nom de Facebook, a été accusée d'avoir participé aux activités du cabinet Cambridge Analytica et d'avoir permis à cette entreprise de récupérer les données personnelles de millions de comptes, notamment aux États-Unis.

L'accusation est grave, car Cambridge Analytica a pu étudier et recouper l'ensemble de ses données pour influencer le vote de nombreux électeurs américains et d'avoir permis la victoire de Donald Trump. Même chose au Royaume-Uni, où les fervents défenseurs du Brexit ont pu exploiter ces informations pour cibler des milliers d'électeurs et orienter leur décision.

L'affaire a eu un tel retentissement que Mark Zuckerberg en personne a dû s'expliquer sur les agissements de son entreprise et ses liens avec Cambridge Analytica. Seulement, un nouveau rapport montre que le jeune milliardaire a tordu les faits pour assurer sa défense.

Zuckerberg se perd dans les dates et aurait eu connaissance de Cambridge Analytica dès 2017

Devant le comité des services financiers de la Chambre des représentants, le 23 octobre 2019, Mark Zuckerberg a déclaré avoir entendu parler de Cambridge Analytica en mars 2018 : « Je ne suis pas sûr de l'heure exacte, mais c'était probablement à peu près au moment où il est devenu public, je Je pense que c'était vers mars 2018. Je peux me tromper, cependant », a-t-il notamment déclaré devant la représentante Alexandria Ocasio-Cortez.

Pourtant, l'organisation indépendante Real Facebook Oversight Board a mis la main sur une déclaration du même Mark Zuckerberg, réalisée cette fois quelques mois plus tôt, le 19 février 2019. Dans cette prise de parole, le dirigeant reconnait avoir pris connaissance de Cambridge Analytica en 2017. L'homme aurait d'ailleurs envoyé un mail à ses équipes pour demander plus d'informations sur le cabinet après un article de presse publié par le site Motherboard.

« Je suppose que j'avais déjà entendu parler d'eux auparavant. Et qu'après avoir vu quelques mentions de ce qu'ils prétendaient faire, je voulais demander aux gens en qui j'avais confiance quelle était leur évaluation », indique-t-il aux membres de la commission.

Interrogé sur ce souci de calendrier, qui pose question sur la gestion quotidienne de Facebook et de ses pratiques, Meta ne répond pas et botte en touche. Le groupe indique notamment que cette affaire est de l'histoire ancienne et rappelle la transaction de 5 milliards de dollars effectuée pour mettre fin aux poursuites, ainsi qu'aux nouvelles politiques de confidentialité mises en place. Circulez, il n'y a rien à voir.

Source : Engadget