Se dirige-t-on vers un nouveau modèle d'identification pour accéder aux réseaux sociaux en France ?
Un projet de loi actuellement en passage à l'Assemblée nationale veut mettre en place des procédures contraignantes de vérification de l'âge des utilisateurs sur les réseaux sociaux. Cela sera-t-il sur le modèle de ce qui va être testé à partir du mois de mars pour les sites pornographiques ?
Tweeter déjà dans la boucle
La fameuse solution du « double anonymat » sera-t-elle la clé miracle pour permettre un blocage efficace de certaines parties d'internet aux mineurs ? C'est ce qu'espère le gouvernement, qui veut en faire sa solution pour rendre plus compliqué l'accès du contenu pornographique aux moins de 18 ans.
Une avancée qui donne, semble-t-il, déjà des idées pour des utilisations ultérieures. Ainsi, le ministre Jean-Noël Barrot a déjà annoncé que Twitter (où l'on retrouve ce genre de vidéos en accès libre) serait aussi concerné, alors qu'il n'est qu'un simple réseau social.
Et une trouvaille du journaliste Marc Rees pourrait laisser à penser qu'il ne s'agit pas du seul réseau social visé. Il a en effet repéré dans la proposition de loi n°739 visant à instaurer une majorité numérique et à lutter contre la haine en ligne, un amendement déposé par le député Laurent Marcangeli, adopté en commission, qui interpelle. Il demande aux fournisseurs de réseaux sociaux « de faire obstacle à l’inscription à leurs services des mineurs de quinze ans ».
La confiance des utilisateurs en question
Et ils devront utiliser « des solutions techniques certifiées par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique ». Une formulation intéressante, puisqu'elle fait écho à une déclaration de Jean-Noël Barrot sur le « double anonymat ».
« De l’avis de l’Arcom comme de l’avis de la CNIL, c’est le système le plus robuste, non seulement pour résoudre une bonne fois pour toutes la question de la vérification d’âge sur les sites pornographiques, mais éventuellement à l’avenir pour effectuer d’autres vérifications d’âge sur d’autres services dont nous voulons protéger nos enfants », avait-il ainsi expliqué.
TikTok, Facebook, Instagram et à peu près tous les réseaux vont-ils être dans l'obligation de demander une attestation de majorité ? Et si oui, sachant que les réseaux sont pour beaucoup le lieu d'expression privilégié de leurs opinions, à travers le pseudonymat, les utilisateurs auront-ils confiance dans la promesse de l'État de ne pas faire le lien entre cette attestation d'identité et leur compte personnel ?
Source : Marc Rees sur Twitter