L'ancienne ministre des Armées vient rejoindre la liste assez longue des hommes politiques français espionnés par le logiciel Pegasus.
Produit par l'entreprise israélienne de sécurité informatique NSO Group, ce logiciel espion avait défrayé la chronique à l'été 2021 quand un collectif avait révélé son utilisation par des États afin d'espionner des journaliste et des militants des droits de l'homme.
Françoise Parly… et au suivant !
Cela fait maintenant deux ans que, dans le domaine de l'espionnage, on entend parler du logiciel Pegasus. Et si, à l'origine, il avait créé le scandale à cause de son utilisation par des régimes autoritaires afin d'espionner des militants et des opposants, on avait pu par la suite apprendre que des hommes politiques en avaient aussi été victimes.
Et ce que l'on savait jusque-là était encore incomplet. En effet, Mediapart, qui a eu accès à un document judiciaire, nous apprend que l'ancienne ministre des Armées françaises Françoise Parly avait, elle aussi, vu son smartphone infecté par le virus. Une information confirmée par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) et la DGSI, le service de contre-espionnage français.
Six ministres français mis sous surveillance
Le document rédigé par le juge d'instruction en charge du dossier Pegasus au tribunal de Paris le 11 mai dernier n'est que la dernière ligne du constat d'un espionnage de grande échelle des hommes politiques français. En effet, avant elle, le logiciel qui avait un temps intéressé le FBI avait déjà été téléchargé sur les téléphones de cinq autres ministres : Jean-Michel Blanquer (Éducation), Julien Denormandie (Agriculture), Emmanuelle Wargon (Logement), Sébastien Lecornu (Outre-mer) et Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires).
D'autres hommes politiques comme Arnaud Montebourg, François de Rugy ou Cédric Villani avaient aussi été espionnés, tout comme des journalistes, à l'image du patron de Mediapart Edwy Plenel. Florence Parly avait à la fin juillet 2021 déjà abordé le sujet avec le ministère de la Défense d'Israël de l'époque, Benny Gantz, et ce alors même qu'elle était une victime inconsciente de ce même logiciel. Par ailleurs, si plusieurs États ont fait appel aux services de NSO Group, c'est le Maroc qui est soupçonné d'en avoir fait un des usages les plus élargis. Quelle sera la suite du feuilleton ?
Source : Mediapart