Le chef de l'État s'est entretenu avec le premier ministre israélien Naftali Bennett au sujet de l'affaire Pegasus. Le logiciel espion, développé par la firme israélienne NSO, aurait été utilisé par le Maroc pour mettre le président français sur écoute.
La semaine dernière, Forbidden Stories, Amnesty International et un consortium de médias et journalistes internationaux publiaient une enquête révélant que le logiciel espion israélien Pegasus aurait été utilisé par diverses entités pour infiltrer les smartphones de personnalités, mais aussi les mobiles de nombreux journalistes.
Parmi les personnalités politiques ciblées par le logiciel : Emmanuel Macron. L'un des numéros téléphoniques utilisés régulièrement depuis 2017 par le président français a été identifié par Forbidden Stories et ses partenaires comme faisant partie des 10 000 numéros surveillés par les renseignements marocains. 10 % de ces numéros seraient par ailleurs français, souligne le quotidien israélien Haaretz.
Emmanuel Macron et Naftali Bennett se sont entretenus
Comme l'a d'abord rapporté la chaîne israélienne Channel 12 News, le chef de l'État a appelé son homologue israélien Naftali Bennett, Premier ministre d'Israël depuis le 13 juin dernier, pour obtenir des clarifications sur l'affaire Pegasus. Contacté par Haaretz, le cabinet de Naftali Bennett n'a pas souhaité donner de commentaires sur cet échange.
Cette conversation entre Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien intervient alors que les États-Unis ont également demandé à la Défense israélienne plus de détails sur l'affaire, décrite comme « inquiétante » par les autorités américaines, rapporte Haaretz. De son côté, l'entreprise israélienne NSO Group, à l'origine du spyware Pegasus, s'est contentée de nier toute action illicite, assurant que les informations publiées dans l'enquête de Forbidden Stories et Amnesty International sont fausses.
Une série d'enquêtes demandées par Emmanuel Macron
Quoi qu'il en soit, des enquêtes ont été annoncées du côté français par Jean Castex, juste après la publication de l'enquête. Le 22 juillet au matin, Emmanuel Macron tenait en outre une réunion de cyberdéfense visant notamment à mettre en place des protocoles de sécurité renforcés.
« Le Président a exigé un renforcement de tous les protocoles de sécurité en parallèle des opérations techniques de détection et clarification en cours », a déclaré l'Elysée suite à cette réunion. Pour sa part, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, déclarait sur France Inter que « le président de la République suit au plus près ce dossier et prend cette affaire très au sérieux. […] Il y a des investigations qui sont menées et le conseil de défense nous a permis d'avoir un point d'étape sur ce travail de vérification qui est mené actuellement ».